Journal de Dylane. 10, Cupcake à la citrouille / Marilou Addison ; illustrations, Sabrina Gendron.

Nouveau volet du journal intime de Dylane, une adolescente débordante d'énergie et fougueuse, qui relate les aléas d'un quotidien généralement sans gravité oscillant entre l'école, la famille, les amis, les entraînements de tennis, les cours de pâtisserie et une passion dévorante pour les sucreries. On la retrouve ici dans le cadre de sa rentrée en cinquième secondaire tristement mouvementée, alors qu'elle est injustement victime d'intimidation et de harcèlement de la part d'une foule d'élèves menée par Mélisandre, la fille la plus populaire de l'année. Cette dernière a en effet entrepris une campagne de salissage à son égard, l'accusant d'avoir menti aux policiers en affirmant que son oncle Yvan l'avait agressée dans le parc (cf. fin de l'opus précédent). Parallèlement, l'héroïne se fait hacker ses comptes, entretient du mieux qu'elle le peut sa relation à distance avec le beau Colin et s'efforce de trouver une pâtisserie qui acceptera de la prendre comme stagiaire afin de satisfaire un projet dans le cadre du cours Éducation au choix de carrière. Ceci sans compter qu'une appendicite aiguë la conduit à l'hôpital à quelques jours de sa fête. Au milieu de la tourmente, elle peut occasionnellement compter sur le soutien d'Émile, dont elle s'inquiète toutefois des humeurs très changeantes... [SDM]

Un journal intime très classique, dont cet opus, qui se déroule de septembre à octobre, est l'occasion d'aborder avec légèreté et pudeur des problématiques de l'adolescence (émois amoureux, relations parfois un peu tendues avec les parents, dépression d'un proche, menstruations et autres transformations en lien avec la puberté, etc.). L'intimidation est également au coeur de cet opus, alors que l'héroïne est accusée par certains camarades et par la nièce de son agresseur d'avoir provoqué la tentative de viol dont elle a été victime. On regrette d'ailleurs que l'héroïne, qui dénonce le harcèlement qu'elle subit, ne trouve pas de véritable aide auprès du directeur de la polyvalente, celui-ci étant dépeint comme un abruti qui malmène son prénom et ne se révèle pas à l'écoute. Tout se résout pas ailleurs avec une désolante facilité, alors que Dylane accepte les plates excuses que lui présente faiblement la dénommée Mélisandre lorsque son oncle plaide coupable. La gravité de ces thèmes aurait en effet mérité un traitement plus approfondi, question de convaincre d'éventuelles victimes de dénoncer leurs agresseurs en démontrant que soutien et appui les attendent. La chute tragique de cet opus relance par ailleurs l'action pour le tome suivant alors que l'héroïne découvre qu'Émile a des pensées suicidaires et qu'il a avalé le pot de pilules contre la dépression qu'il a dérobé à sa mère. Un thème qui aurait, lui aussi, mérité d'être mieux fouillé, bien que quelques pages informatives viennent cette fois renforcer le propos en présentant les signes directs et indirects d'une personne ayant des pensées suicidaires tout en présentant aux jeunes qui en sont atteints des ressources susceptibles de leur venir en aide. Quelques recettes (cupcakes à la citrouille, boules à la citrouille, aux canneberges et au chocolat) et tests divers (Connais-tu bien le chocolat?; Quel type de cupcake es-tu?; Connais-tu bien le langage des jeunes?) jalonnent la narration au ton très actuel, rédigée dans une typographie large et aérée que viennent pimenter de nombreux courriels et textos. Soulignons que, bien qu'elle ait désormais seize ans, l'adolescente demeure assez ingénue pour son âge et que l'ensemble demeure par conséquent très pudique et accessible aux plus jeunes. [SDM]

J 3.