Le bibliobus / Bahram Rahman ; illustrations de Gabrielle Grimard ; texte français d'Isabelle Allard.

"[...] tous les personnages sont inspirés d'enfants que j'ai rencontrés lors de mes visites dans des camps de réfugiés et des orphelinats de Kaboul."--Page 32.

Aujourd'hui, Pari accompagne sa maman à bord du tout premier bibliobus de la ville de Kaboul. Le soleil n'est pas encore levé lorsqu'elles quittent la maison en direction d'un petit village blotti dans une vallée, entre deux montagnes grises, où des fillettes les attendent impatiemment pour chercher de nouveaux livres sur les étagères et perfectionner leur anglais en écoutant une histoire, en entonnant la chanson de l'alphabet et en comptant jusqu'à dix. Puis, Pari et sa maman reprennent les routes poussiéreuses en direction d'un camp de réfugiés, où la situation se répète. En questionnant sa maman, l'héroïne découvre avec stupéfaction que ces jeunes filles n'auront pas la chance de se rendre à l'école comme elle l'an prochain et que le bibliobus, qui les visite une fois par semaine, constitue leur seule chance de s'instruire. Une chance que la maman de Pari est bien décidée à leur offrir, elle qui devait se cacher dans le sous-sol de son grand-père pour étudier lorsqu'elle était petite, à une époque où l'éducation était strictement réservée aux garçons... [SDM]

Une histoire pétrie de bonté et de chaleur humaine avec laquelle l'auteur a souhaité non seulement célébrer "la force des enfants en Afghanistan", mais également "rendre hommage aux enseignantes, qui sont courageuses et ingénieuses [et qui] permettent aux filles de poursuivre leur éducation malgré de nombreux obstacles" grâce à leur créativité (cf. présentation de l'auteur). Un petit mot sur les camps de réfugiés et sur les organisations qui les régissent est également proposé à la fin de ce récit, qui lève le voile avec douceur sur les conditions de vie difficiles des enfants issus de pays en guerre, et ce, tout en s'attardant sur le bonheur et la reconnaissance que ces derniers éprouvent à l'égard des aides humanitaires qui leur permettent de s'instruire et leur ouvrent les portes de l'univers merveilleux de la littérature. Les aquarelles de Gabrielle Grimard, dont le trait toujours aussi tendre, gracile et élégant se marie à une palette douce et feutrée, mettent le tout en scène avec une luminosité qui confère une grande chaleur à l'intérieur accueillant du Bibliobus, mais également aux paysages sablonneux, au village et au camp de réfugiés traversés par l'héroïne et sa maman. Maman qui fait promettre à Pari d'étudier sérieusement et de ne jamais arrêter d'apprendre, car c'est ce qui lui donnera la liberté. Un très bel éloge de l'importance de l'éducation, de même qu'une fenêtre ouverte sur les injustices sociales qui persistent dans le monde contemporain. [SDM]

ME+ 5.