La maison sonore / Simon Boulerice ; illustrations de Arassay Hilario Reyes.

Maintenant adultes, Antonin Bonneville et sa soeur Ludivine sont tous les deux devenus des interprètes. Le premier, ayant toujours eu une aversion pour la symphonie d'électroménagers régnant dans la maison de leur enfance, exerce un métier silencieux en faisant de la traduction en langue des signes pour les malentendants. Son aînée, quant à elle, est une comédienne très populaire qui réussit tant sur la scène qu'au petit écran. Lorsque l'un de ses admirateurs lui téléphone pour lui dire qu'il a fait l'acquisition de la demeure où elle a grandi, elle s'empresse d'inviter Antonin à aller la voir en sa compagnie. Si Ludivine est très touchée par sa visite, son frère, lui, est attristé par le fait qu'il ne ressent rien du tout... jusqu'à ce qu'il fasse aller ses doigts sur les barreaux de l'escalier et que les souvenirs se réveillent finalement en lui. [SDM]

À la différence de Proust, qui associe l'émergence des souvenirs au goût particulier de la madeleine trempée dans le thé, ce récit relie la nostalgie du narrateur à la mémoire auditive, ce dernier ayant toujours considéré que sa maison d'enfance était beaucoup trop cacophonique. Il apprend ainsi à apprivoiser de nouveau le bruit, ayant envie de chanter dans l'escalier de son appartement simplement pour comparer l'acoustique de celui-ci à celle de son ancienne demeure. Des dessins et peintures délavées puisant dans le grotesque et le style des anciens cartoons reproduisent les impressions des personnages avec abstraction tout en insérant quelques mots en langage des signes grâce à des mains semblables à celles de Mickey Mouse. [SDM]

E++ 4.

Pour les jeunes.