Une sorcière au collège / scénario, Judith Peignen ; dessins, Ariane Delrieu ; novélisation, Eva Grynszpan ; d'après la bande dessinée.

"[...] adaptation de l'ouvrage Les sortilèges de Zora, Une sorcière au collège paru aux éditions Vents d'Ouest en 2021"--Page 2.

Alors que ses parents participent activement à la terrible guerre opposant les Nonsorciers aux sorciers et sorcières, Zora Sylvestris (12 ans) est forcée de quitter le petit village montagnard où elle a grandi et de s'installer à Paris en compagnie de sa grand-mère, Babouchka. Si cette dernière a tenté de faciliter le déménagement en recréant dans la capitale une maison et un jardin enchanté au sommet d'un immeuble à logements (le tout demeurant invisible aux non-initiés grâce à un puissant sortilège), la jeune adolescente est en revanche très en colère lorsque sa mamie la prive de ses pouvoirs et la force à intégrer le collège Simone Veil pour y suivre une scolarité classique. Il est difficile pour l'héroïne de s'adapter à cet environnement qu'elle déteste autant que son uniforme. Son quotidien tristounet est toutefois illuminé par sa rencontre avec Louis, un jeune marginal des plus charmant, ainsi qu'Olga, une jeune gothique, également sorcière sous couverture, qui lui permet secrètement de récupérer ses pouvoirs... [SDM]

Adaptée de la bande dessinée fantastique éponyme, cette série de romans relate les aventures d'une jeune sorcière attachante et un brin rebelle, qui souffre d'être éloignée de ses parents et aspire à vivre comme elle l'entend en utilisant ses pouvoirs et en révélant sa véritable nature au grand jour. Pouvoirs qu'elle exploite pour semer gentiment le chaos dans sa salle de classe. Les grands enjeux de la crise d'adolescence (dont le besoin d'appartenance, la quête d'autonomie et l'affirmation de soi) à laquelle sont confrontés les humains sont ainsi abordés en filigrane de l'intrigue dynamique, dont l'action oscille entre la réalité d'un collège très traditionnel et celle d'une demeure magique où l'on se déplace en chaudrascenseur et où l'on mange des crousticafards. De belles trouvailles, donc, dans cette série où la féroce guerre de pouvoirs que se livrent humains et sorciers est campée dans un cadre beaucoup plus léger et moins sombre que celui de ##Harry Potter##, par exemple. Le clivage entre les deux univers est bien rendu par un graphisme de type BD alliant un trait à la fois précis et délié à une colorisation nuancée, qui propose à la fois de belles scènes de Paris en automne, ainsi qu'une incursion envoûtante dans la bibliothèque magique de la Tour Saint-Jacques et dans les jardins enchanteurs de la demeure secrètement établie par la grand-maman sur les toits de Paris. Le tout est pimenté de quelques pages tirées du grimoire dans lequel la fillette consigne, sur des pages parcheminées, ses observations sur le mode de vie des sorcières et celui des humains, permettant ainsi d'approfondir l'univers de la série. [SDM]

E++ 4.