Envoûtement / Carrie Jones ; traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Vigneron.

Depuis le décès de son beau-père, qui était son grand complice, Zara s'est enfoncée dans une torpeur dépressive. Croyant qu'un changement de décor lui sera bénéfique, sa mère l'expatrie chez Betty, sa grand-mère paternelle. Dès la descente de l'avion, l'adolescente exècre cette petite bourgade du Maine balayée par les vents et sise à l'orée d'une sombre forêt. Forêt qui est d'ailleurs depuis quelque temps le théâtre de mystérieux enlèvements de jeunes garçons. En somme, rien pour rassurer Zara, elle qui collectionne littéralement les phobies et les angoisses! Heureusement, sa grand-mère est extrêmement chaleureuse et les garçons du lycée, qui semblent tous dotés d'une superbe carrure athlétique, ne manquent certes pas d'attrait! À commencer par le charmant Ian, qui lui propose d'être son guide privé. Et que dire de Nick et de son irrésistible beauté ténébreuse, qui lui jure de la protéger du mystérieux kidnappeur? Ce dernier aurait-il un lien quelconque avec l'étranger qui suit Zara comme une ombre depuis le décès de son beau-père, laissant dans son sillage une étrange poudre dorée? [SDM]

Si la citation de la quatrième de couverture annonce aux lecteurs "un superbe livre qui a de l'ADN de Twilight", ce roman reste malheureusement une bien pâle émule de la saga culte de Stephenie Meyer. Carrie Jones emprunte cependant à cette dernière son amorce, mettant en scène une héroïne un peu marginale qui n'hésite pas à se qualifier elle-même de "demi-portion" et qui débarque contre son gré dans une petite ville isolée du monde où la température est peu clémente. Tout comme Bella, Zara devient rapidement le centre d'attraction de deux séduisants jeunes hommes faisant partie de clans opposés, à ceci près que les vampires de Meyer sont ici remplacés par... des lutins maléfiques! Maléfiques et un tantinet vampiriques, car, lorsque le roi reste trop longtemps sans épouse, ses pouvoirs s'affaiblissent et il se voit contraint de boire le sang de jeunes garçons pour retrouver le contrôle de lui-même(!). Ce qui explique les enlèvements qui ont lieu ici, le souverain ayant été abandonné il y a longtemps déjà par son épouse, qui n'est nulle autre que la mère de Zara. Une espèce de sexualité inassouvie et malsaine plane ainsi, bien que de manière latente, sur cet univers créé par Jones, qui est par ailleurs aussi peu fouillé, cohérent et crédible que ses personnages, dont les dialogues sont rédigés dans un style plat. Une lecture de détente, sans plus. [SDM]

J 3.

Titre original: Need.