La fille du phare / Annet Schaap ; traduit du néerlandais par Maurice Lomré.

Emilia, que tous connaissent sous le nom de Loupiote, se charge chaque nuit d'allumer la lumière du phare depuis que son père, gardien de l'endroit, s'est blessé et ne peut plus effectuer la tâche lui-même. De cette façon, les navires ne courent pas la chance de s'échouer contre les rochers, mais comme la jeune fille est souvent lunatique, se laissant emporter par le fil de son imagination, elle oublie un jour d'acheter des allumettes, alors qu'une tempête s'abat sur le littoral. Assommée par les vents avant d'atteindre le magasin le plus près, elle se réveille le lendemain pour découvrir qu'un bateau a fait naufrage et que l'amiral à qui ce dernier appartenait exige que Loupiote et son père le dédommagent puisqu'il les tient responsables de l'accident. Voilà la première contrainte de travailler comme bonne dans la sinistre maison de l'officier de marine, où se trouverait un monstre, selon ce qu'on raconte. Et si Loupiote s'y découvrait plutôt... un ami? [SDM]

Un long conte, romancé en plus de 350 pages, qui apparaît d'abord comme une adaptation gothique de ##La petite sirène##, où les rôles sont cependant inversés. En effet, en découvrant le secret de la maison de l'amiral, ce dernier ayant en réalité un fils né avec les jambes soudées, Loupiote en viendra à "sauver" ce garçon esseulé en partageant avec lui les histoires provenant de son imaginaire, de sorte qu'ils créent autour d'eux un monde peuplé de pirates et de sirènes. L'atmosphère sombre et le confinement dans un immense manoir où se tapirait un monstre évoquent quant à eux ##La Belle et la bête## tout en conservant une bonne dose de candeur, notamment grâce à l'héroïne qui fait preuve d'un optimisme et d'une loyauté à toute épreuve, malgré les nombreux drames qui surviennent en cours de lecture. [SDM]

E++J+ 4.