Charles prisonnier du cyclope / [texte de] Alex Cousseau & [illustrations de] Philippe-Henri Turin.

Réédition. Depuis sa dernière aventure (cf. ##Charles à l'école des dragons##), le plus attendrissant des dragons poètes passe l'essentiel de son temps dans le ciel, là où ses ailes immenses et ses pieds démesurés ne lui causent pas trop de soucis. Mais le firmament n'est pas l'endroit idéal pour bâtir une amitié solide, de celles qui traversent plusieurs siècles! Après s'être fait chasser vertement du Grand Nord par des mamans morse et Inuit qui ne leur accordaient pas leur confiance, le jeune dragonneau pose donc ses pénates sur une "île enchantée aux parfums de soleil, de miel et de citron" qui ne tient malheureusement pas ses promesses. Car l'endroit est habité par Polyphème le cyclope, qui balaie ses propositions d'amitié avec un sourire sinistre avant de l'enfermer dans sa grotte et de faire de lui son esclave! C'est alors que, contre toute attente, Charles voit surgir de petites bêtes qui lui font réaliser que la véritable amitié est souvent là où on l'attend le moins... [SDM]

Un magnifique conte initiatique porté par un texte émaillé des quatrains du jeune dragon au coeur d'or qui suscite instantanément l'empathie avec ses immenses et expressifs yeux verts et sa démarche pataude. Un détour du côté de la mythologie grecque pimente cette nouvelle quête au cours de laquelle le héros est confronté aux préjugés et à la méchanceté d'espèces diversifiées avant d'être lui-même contraint de réviser ses propres jugements, lui qui avait au départ rejeté l'amitié que lui offraient les coccinelles en arguant que leur durée de vie était trop courte et qu'il aurait trop rapidement fait de pleurer leur disparition. Comme quoi les rêves de grandeur ne sont pas toujours profitables et qu'il vaut parfois mieux se contenter de ce que l'on a! Cette petite leçon de vie est sublimée par les tableaux majestueux, que l'on a brossés dans une palette chatoyante de laquelle naît un univers onirique peint à grand renfort de détails et de raffinement. Le bestiaire fantastique y prend vie dans des paysages grandioses qui nous transportent de banquises que l'on admire à vol d'oiseau jusqu'en océans dont les eaux miroitantes reflètent les reflets des aurores boréales. Un véritable bonheur de lecture. Un seul bémol: cette édition de petit format diminue considérablement la lisibilité du texte, rédigé dans une très fine typographie, et ne rend pas justice à la beauté des illustrations. [SDM]

E+ 5.