Amies un jour, amies toujours! / Maryse Peyskens.

Éliane, jeune fille de onze ans hypersensible et facilement angoissée, s'apprête à entrer en sixième année sans Charlie, sa meilleure amie. L'héroïne profite de l'occasion pour se remémorer son entrée à l'école primaire, la difficulté qu'elle a eue à se faire des amis, la manière dont elle avait l'impression d'être la cinquième roue du carrosse avec Lydia et Florence, puis son coup de foudre amical avec celle qui a mis un terme à sa solitude et complètement bouleversé sa vie avec son humour dévastateur et sa manière de ne pas trop se prendre au sérieux. Dès lors, l'anxiété d'Éliane a fondu comme neige au soleil et elle se souvient aujourd'hui avec nostalgie des jeux, fous rires, projets scolaires, petites bêtises et autres événements qui ont marqué leurs années passées ensemble. Des années où l'entraide, la complicité, l'empathie et la compréhension furent à l'honneur. Seulement, le déménagement de Charlie a forcé la révélation d'un douloureux secret et fait comprendre à Éliane que la joie de vivre de sa "best" dissimulait un grand drame... [SDM]

Un roman réaliste sans prétention littéraire, qui célèbre les hauts et les bas ayant marqué la grande amitié entre deux jeunes filles entre la troisième et la cinquième année du primaire. Ce qui est l'occasion d'aborder au passage des thèmes comme la solitude, l'anxiété et la manière dont l'amitié illumine la vie, rassure et rend plus fort. La chute, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, révèle cependant la cause de la séparation des deux copines, Charlie ayant dû déménager avec sa maman pour fuir un beau-père violent. Un drame que l'on ne voit aucunement venir et qui n'est évoqué que dans les vingt dernières pages, tragédie rapidement évacuée qui confère à la finale une touche dramatique qui n'était absolument pas nécessaire. Même si les adieux se font dans la bonne humeur, cet événement vient en quelque sorte entacher la relation amicale et soi-disant complice des deux filles qui est dépeinte au fil des pages, la jeune fille violentée n'ayant pas osé s'ouvrir à son âme soeur. Ce sujet difficile et délicat aurait définitivement mérité un traitement plus approfondi. Des conseils pour gérer son anxiété, dispensés par la maman d'Éliane, et de petites leçons de vie et de morale sont cependant donnés au fil du récit, rédigé dans un style plat et dans une langue familière par la jeune narratrice ayant un grand sens du drame et de l'exagération. Cette dernière multiplie par ailleurs les adresses au lecteur de manière un peu trop assidue, et par conséquent lassante, l'invitant à affirmer s'il a déjà ou non traversé les mêmes épreuves qu'elle. Émojis, jeux typographiques, dialogues rédigés dans des phylactères et encadrés présentant des listes élaborées par Éliane sur différents sujets émaillent le texte, rédigé en gros caractères dans un interlignage aéré, dont les termes et expressions difficiles ou typiquement québécois (ex. être trempée à lavette) sont expliqués entre parenthèses. [SDM]

E++ 3.

Pour les jeunes de 10 ans et plus.