Les étincelles invisibles / Elle McNicoll ; traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Dominique Kugler.

Réédition. À l'école, Addie, 11 ans, apprend que dans son petit village de Juniper, situé non loin d'Édimbourg, en Écosse, les femmes étaient traitées de sorcières en plus d'être persécutées lorsque la population locale les jugeait trop différentes des autres. Même si les événements relatés par mademoiselle Murphy, sa professeure d'histoire, sont survenus plusieurs siècles plus tôt, la jeune fille est ébranlée en les entendant. C'est qu'Addie est autiste et qu'elle se sent elle-même différente des autres. Ceci lui fait réaliser que celles qui ont toujours été considérées comme des magiciennes dans l'imaginaire populaire étaient en réalité des êtres comme elle, qui percevaient et ressentaient le monde d'une tout autre façon. Dès lors, elle s'investit d'une mission: établir un mémorial aux procès des sorcières pour que nul n'oublie les terreurs que quiconque doit endurer pour oser s'éloigner de la norme. [SDM]

Bien que le roman se transporte de l'autre côté de l'océan et évoque des événements ayant lieu à l'époque médiévale, il s'ancre dans une problématique tout à fait actuelle afin de donner la parole à ceux qui sont neurodivergents. Non seulement ce récit s'inscrit-il dans ce mouvement par son sujet, mais son auteure est elle-même autiste, ce qui rend le témoignage d'Addie encore plus vibrant et authentique. De plus, on explore la perception des différences comportementales et relationnelles dans un spectre plus large alors que les amies de l'héroïne s'interrogent sur leur propre ressenti face aux procès de sorcellerie, ce qui démontre que chacun a le droit d'être unique et de s'affirmer tel qu'il est. [SDM]

E++J+ 5.