Le manoir. 1, Liam et la carte d'éternité. Première partie / [texte de] Stéphane Melchior ; [illustrations de] Raphaël Beuchot ; d'après le roman d'Évelyne Brisou-Pellen.

Adaptation en bande dessinée du roman éponyme. Après avoir combattu un cancer lors d'un interminable séjour à l'hôpital, Liam Anderson (quinze ans) est envoyé en convalescence dans un vieux manoir isolé datant du 15e siècle. Pas de téléphone ou d'électricité dans cette maison de repos dont le personnel semble avoir passé l'âge de la retraite depuis belle lurette! D'entrée de jeu, le médecin des lieux décrète que Liam n'a plus besoin de médicaments et qu'il ne doit toucher les autres pensionnaires sous aucun prétexte. Des pensionnaires pour le moins colorés qui donnent à l'adolescent l'impression d'avoir atterri dans un asile psychiatrique, entre un homme qui se prend pour le roi de Sparte, une couturière qui se croit dans un sanatorium ou encore une jeune fille du Moyen Âge qui se lamente sur la disparition d'un chevalier. Mais il y a également la jolie Cléa, une adolescente de son âge complètement terrorisée à l'idée qu'un homme la retrouve. Tout en profitant de la bibliothèque pour parfaire l'éducation qu'il a dû abandonner en raison de sa maladie, Liam cherche à élucider le mystère de ce lieu insolite de même que le secret de ses habitants. Et les questions sont nombreuses: pourquoi les vêtements ne se salissent-ils jamais? D'où proviennent les cris qui résonnent dans la nuit? Pourquoi la porte menant au sous-sol est-elle fermée à double tour? [SDM]

Différents genres se sont donné rendez-vous dans ce premier opus d'une série savoureusement originale et mystérieuse, aux confins du surnaturel, du fantastique, du récit initiatique et du thriller. Une ambiance mystérieuse et angoissante est efficacement plantée dès la toute première page et, tout comme le lecteur, le héros adolescent s'efforce de comprendre où il a bien pu atterrir jusqu'à la toute dernière page, qui relance l'action pour le tome à venir avec une révélation choc: le manoir est presque exclusivement peuplé de fantômes et ceux qui hantent les sous-sols interdits sont de véritables monstres! La narration, effectuée par Liam dans des cartouches jaune or, facilite l'identification au héros tandis que le graphisme d'une grande expressivité permet une immersion efficace dans cet univers sombre et inquiétant, nourri de multiples références historiques. C'est dans une palette sombre, illuminée par des jeux d'ombres et de lumière crépusculaires, que prend essentiellement vie cette aventure campée dans un manoir dont l'architecture gothique se dévoile dans des plans finement travaillés et un découpage cinématographique d'une grande efficacité. Le tout dans un gaufrier plutôt classique, mais dynamique et d'une grande lisibilité. Peut convenir dès 12 ans. [SDM]

J 4.