Qui va me manger? / Émilie Vast.

"Oh! Qui a fait mourir ma rose préférée?" s'exclame-t-on en voyant l'allure piteuse de la fleur, dont les pétales sont froissés et dont les feuilles sont noircies. Le coupable ne prend pas de temps à se révéler: Puceron, qui a aspiré sa sève et qui se trouve toujours sur sa tige. Or, celui-ci est aussitôt attrapé par Coccinelle, qui devient elle-même la cible d'Araignée. La rose se change ainsi en théâtre de ce bal de prédateurs, alors que l'on commente le festin de Grenouille, de Hérisson, de Renard, des fourmis, de Vairon et de Truite... Quand cette dernière finit dans une assiette, on se demande qui pourrait bien menacer celui qui l'a cuisinée. Un requin? Un tyrannosaure? Un yéti? À moins que ce qui fait frémir l'humain soit... un vulgaire moustique! [SDM]

Au gré d'un dialogue entre deux personnages invisibles, on expose le caractère à la fois naturel et sans pitié de la chaîne alimentaire, alors que tous les nouveaux animaux survenant dans les scènes réalisées grâce à des images de synthèse en aplats, à la fois naïves et délicatement ciselées, sont tués et avalés par plus grand - et parfois plus petit - que soi. Si on se centre sur la fin funeste de la bête présentée précédemment, surgit toujours le bout du nez du prédateur suivant, mais les illustrations demeurent heureusement suffisamment simples pour ne pas attrister les lecteurs les plus sensibles. [SDM]

E+ 3.