Le festival des esprits / dessin et scénario, Patrick Blanchette.

Le monde dans lequel vit Aube est en révolution depuis qu'il est lié à celui des esprits. La fragile collaboration qui règne désormais entre les deux peuples repose sur l'existence du réacteur onirique, cette usine construite au-dessus de la brèche reliant les deux univers où humains et esprits travaillent main dans la main pour un futur prospère. Les rêves des enfants ayant été endormis avec du sable de rêve y sont acheminés par des capteurs disséminés à travers la ville, puis traités, purifiés et transformés en une énergie non polluante et renouvelable à l'infini. Une énergie basée sur les différentes émotions véhiculées par les songes, qui sont réparties en six essences possédant chacune des propriétés uniques et des usages particuliers. Quant aux cauchemars, des chasseurs se chargent de les repérer et de les enfermer avant qu'ils infectent les esprits, qui perdent alors la tête et deviennent violents. Dans cet épisode, Aube poursuit son rêve de devenir ingénieure au service du réacteur et, en tant qu'apprentie de l'inventeur Marshall Desable, elle se fait une joie de faire découvrir ce formidable lieu de travail à Twain, son meilleur ami. Ce dernier est cependant loin de partager son enthousiasme quant à la cohabitation des humains et des esprits, et s'inquiète énormément de la vague d'attaques de cauchemars qui trouble la quiétude de la ville de Solcolline. Une contamination a d'ailleurs lieu pendant le Festival du Solstice, une occasion annuelle de célébrer la rencontre entre les deux peuples que des individus souhaitent visiblement voir se déchirer. Aube ne reculera toutefois devant rien pour prouver qu'elle n'est pas l'enfant fragile que tous semblent voir et pour sauver Alvora Yzir, la joueuse étoile des Colibris d'Asphodel, de l'attaque dont elle est victime. Elle rachètera ainsi une maladresse de plus effectuée par sa maman... [SDM]

Une bande dessinée fantastique donnant à voyager non seulement entre l'univers futuriste des humains et celui, plus fantaisiste, des fantômes, mais également dans les rêves et cauchemars de certains individus, qui donnent accès à une diversité d'univers infinie. La collaboration, la paix, le partage et l'harmonie entre les peuples sont à l'honneur dans cette série qui prône également au passage le développement d'énergies renouvelables, et ce, tout en campant la quête d'autonomie et de réalisation de soi d'une petite blondinette déterminée, qui n'a pas froid aux yeux et qui souhaite que les adultes lui laissent plus de latitude pour prouver de quoi elle est capable même si elle n'est encore qu'une enfant. La fillette animée d'une énergie débordante permet par ailleurs à son jeune ami à la peau chocolat, qui est plutôt craintif, de se dépasser et d'élargir ses horizons. Cette aventure campée dans un univers onirique original est pimentée de trouvailles amusantes (dont la bergerie des moutons des rêves dans laquelle Aube entraîne ici son ami) et est portée par un texte simple auquel se marient des illustrations esquissées à l'encre noire et colorées en aplats pastel ou plus pétaradants, qui traduisent efficacement la douce folie planant sur l'ensemble. Les humains, croqués d'un trait stylisé parfois un peu caricatural, y côtoient des esprits colorés et amusants à la peau mauve, rose ou verte prenant la forme de monstres et de créatures plus ou moins anthropomorphisés, mais toujours sympathiques. Tous évoluant dans une ville dont les immeubles futuristes revêtent des couleurs pastel. [SDM]

E++ 4.