La malédiction de l'anneau d'or / [texte de] Fred Bernard ; [illustrations de] François Roca.

Un tout jeune corbeau tombé de son nid est sauvé des griffes d'un chat par Cornélia, une jeune orpheline aveugle, qui se révèle être aussi douce que cruelle. Vivant dans l'Orphelinat du Grand A, un établissement géré par des nonnes et isolé au sein de la forêt ancienne du mont Battois, la fille aux cheveux noirs utilise le corbeau comme guide avant de se lier d'amitié avec Virginia, une orpheline douce avec qui elle partage tout. Obnubilées par la légende d'un tombeau dans la forêt, qui abrite un anneau d'or ayant des vertus exceptionnelles, les deux amies se rendent à cet endroit désolé à plusieurs reprises afin d'essayer de déloger le précieux jonc magique de la pierre, mais leurs expéditions se soldent toujours par un échec. Or, le jour du 17e anniversaire de Cornélia, elle reçoit de Génius la main froide, un habitué de l'orphelinat qui ne semble jamais vieillir et dont toutes les filles sont amoureuses, un grimoire écrit en relief et ce cadeau la fait changer du jour au lendemain. Réussissant à s'emparer de l'anneau d'or, l'aveugle a désormais la capacité de voler et, s'enfuyant avec Génius, elle se met à semer la terreur dans un lointain royaume. [SDM]

Un long conte aux accents lugubres narré selon la perspective du corbeau recueilli par Cornélia, où les deux héroïnes, d'abord mues par l'amitié indéfectible qui les unit, se verront toutes deux ensorcelées par l'anneau d'or et par Génius, l'homme charismatique aux cheveux gris, qui s'avère être un personnage malveillant. Si la cruauté de Cornélia a de quoi choquer les plus jeunes lecteurs à plusieurs reprises, entre autres quand elle tue un chat à coups de pied et quand le corbeau déclare qu'il n'hésiterait pas à crever à coups de bec les yeux des filles qui se moquent de la jeune aveugle, celle-ci, devenue malheureuse après avoir terrassé le royaume d'Anya, tel que raconté dans un autre album de l'auteur et de l'illustrateur, ##Anya et Tigre blanc##, est pardonnée par son amie, qui la convainc de jeter son anneau dans le lac. Des peintures réalistes proposant de nombreux clairs-obscurs habilement maîtrisés créent, pour certaines scènes nocturnes, une atmosphère sombre et fantastique, tandis que d'autres tableaux évoquent sans peine ceux des Préraphaélites et de John William Waterhouse avec leurs femmes aux longs cheveux et robes d'allure médiévales. [SDM]

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