Assignée garçon : ambiance trans de feu / Sophie Labelle.

Bande dessinée tirée du webcomic Assignée garçon. Cf. quatrième de couverture.

Bande dessinée qui, en une succession de courts épisodes, suit les conversations, les réflexions et les grandes leçons que se partage un groupe d'enfants sur le genre. Menée tambour battant par Stéphie, une fille trans qui a récemment effectué sa transition et qui n'hésite pas à parler de sa réalité à ses camarades de classe, la petite troupe se compose de Sandro, un garçon qui se sent plutôt mal dans sa peau jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'il est en fait Ciel, une personne non-binaire; de Frank, un joueur de soccer sans mauvaises intentions, mais qui a été influencé par l'attitude transphobe de sa famille; d'Eirikur, un Islandais d'origine qui a fait son coming-out de manière un peu involontaire; de Raquel, une gamine populaire qui fait des commentaires déplacés à la première occasion; et de Virgile, le jeune frère de Ciel qui adore voler les robes de son aîné. [SDM]

Refonte d'une bande dessinée publiée en ligne depuis 2014, cet ouvrage use de sarcasme sans retenue afin d'exprimer toutes les facettes de la vie de jeunes LGBTQ+, ce qui inclut les bons et les moins bons côtés. Ainsi, avec sa multiplicité de personnages qui défient les codes du genre et ceux qui adhèrent toujours à une vieille école de pensée, on donne lieu à des discussions qui s'effectuent généralement dans le respect, même si Stéphie doit souvent intervenir pour souligner certains comportements blessants à l'égard des transgenres. Si de nombreuses leçons enrichissantes se disséminent dans les différentes histoires, il devient compliqué de cibler l'âge du public à qui cette BD s'adresse puisque les protagonistes agissent d'abord comme des élèves du primaire avant d'adopter des habitudes et des apparences qui ressemblent davantage à celles d'adolescents. Lorsque vient le temps de dénoncer les injustices, le ton devient soudainement beaucoup plus mature et truffé de termes plus complexes, par exemple au moment où Frank stipule que "la transphobie, comme le racisme ou l'islamophobie, est un mécanisme social plutôt qu'une tare individuelle" (p.72) et où Stéphie s'insurge contre le fait que "la masculinité toxique punit les garçons lorsqu'ils expérimentent le toucher d'une manière non violente ou non sexuelle" (p.121). [SDM]

E++J+ 4.

Pour les jeunes.