Oublie-le, Marjo! / Aline Apostolska et Marie-Josée Mercier.

Ce titre s'insère dans une collection de romans miroirs abordant les grands enjeux et problématiques propose à l'adolescence au gré des aventures de quatre copines de quatrième secondaire que leurs caractères et personnalités diamétralement opposés conduisent à des échanges enflammés, mais constructifs. Dans cet opus: au cours d'une fête, Marjolaine s'est laissée séduire par le beau Kevin et a couché avec lui. Comment aurait-elle pu savoir qu'elle ne représentait pour lui qu'une aventure de plus? Le coeur en miettes et piquée par les remarques humiliantes de certaines de ses camarades de classe, elle cherche refuge auprès de Jasmine, Giulia, Sarah et Raphaëlle. "Coucher, être amoureux, être amoureux sans coucher, coucher sans être amoureux... Comment s'y retrouver?" (p. 67). Alors que, pour Sarah, il faut aimer avant de faire l'amour, Raphaëlle soutient qu'on peut coucher sans être amoureux si les deux parties sont d'accord et qu'il est par conséquent essentiel d'éclaircir la situation avant de passer à l'acte. Jasmine, elle, a un petit copain qui respecte le fait qu'elle ne se sent pas prête à coucher avec lui, tandis que Giulia ne fait pas du tout confiance aux garçons, elle qui a été échaudée par les infidélités de son père, qui a quitté sa mère pour une femme plus jeune. [SDM]

Un court roman prétexte à stimuler la réflexion des adolescents sur le désir, l'amour, la sexualité et les relations qui les unissent en dressant le portrait de quatre héroïnes très typées ayant chacune leur opinion sur le sujet. Dans la seconde partie de l'ouvrage (élaborée par une psychologue), les lecteurs sont d'ailleurs invités à étayer leur propre idée sur la question en répondant à des questionnaires, en effectuant des exercices et en faisant des liens avec leur propre vécu. Le tout étant accompagné d'explications, d'analyses de situations et de conseils pertinents pour reconnaître le coup de foudre, apprendre à identifier ses besoins, peurs, valeurs, émotions et limites, faire des choix amoureux et sexuels éclairés. Soulignons d'ailleurs que certaines héroïnes boivent et fument des joints et que l'on prend bien garde de les juger, ce soin étant laissé au lecteur... Bien que partant d'une intention louable, on regrette que la trame mince (qui se déroule sur une journée) soit portée par un discours didactique trop appuyé et, surtout, que les dialogues entre les protagonistes qui en constituent l'essentiel soient truffés de phrases en anglais non traduites, de jurons, de sacres et d'autres écarts de langage absolument inacceptables dans une série qui se veut un outil d'intervention sérieux. Les abondants fuck, shit, esti, câlisse, crisse qui se combinent à des phrases parfois vulgaires ("Moi, je couche si j'en ai envie, mais j'évite de me conter des histoires. Je mets pas mon cul à la place de mon coeur." (p. 88)) auraient en effet pu être retirés sans nuire à l'identification des adolescents! Vraiment dommage. À compter de 13-14 ans. [SDM]

J D.