De quoi j'ai l'air? / Aline Apostolska et Marie-Josée Mercier.

Ce titre s'insère dans une collection de romans miroirs abordant les grands enjeux et problématiques propose à l'adolescence au gré des aventures de quatre copines de quatrième secondaire que leurs caractères et personnalités diamétralement opposés conduisent à des échanges enflammés, mais constructifs. Dans cet opus: Jasmine et Giulia accueillent avec appréhension l'arrivée du printemps et le retour d'une mode légère et moulante qu'elles peinent à suivre, la première étant contrainte de se couvrir pour obéir aux principes religieux de sa famille islamique et la seconde devant composer avec l'héritage génétique d'une famille italienne aux courbes voluptueuses. Ceci tandis que leur amie Sarah s'entraîne avec ardeur et que Raphaëlle prend plaisir à jouer la "bombe sexuelle" (p. 31) en exhibant sa silhouette parfaite. Le séjour en milieu hospitalier qu'effectuent de jeunes filles de leur classe en raison de sérieux troubles alimentaires est l'occasion pour elles de réfléchir au rapport qu'elles entretiennent avec leur corps, aux standards de beauté qu'elles s'imposent, aux diktats de la mode, ainsi qu'à leurs complexes et à leurs sources (pression et jugement des pairs, besoin d'appartenance et d'amour, volonté de séduire, etc.). [SDM]

Un court roman prétexte à stimuler la réflexion des adolescents sur l'apparence, le regard de l'autre et son influence, les canons de beauté ou encore l'estime et la confiance en soi en dressant le portrait de quatre héroïnes très typées ayant chacune leur opinion sur le sujet. Dans la seconde partie de l'ouvrage (élaborée par une psychologue), les lecteurs sont d'ailleurs invités à étayer leur propre idée sur la question en répondant à des questionnaires, en effectuant des exercices et en faisant des liens avec leur propre vécu. Le tout étant accompagné d'explications, d'analyses de situations et de conseils pertinents pour augmenter sa confiance en soi et avoir un corps en santé. Bien que partant d'une intention louable, on regrette que la trame mince (qui se déroule sur une journée) soit portée par un discours didactique trop appuyé et, surtout, que les dialogues entre les protagonistes qui en constituent l'essentiel soient truffés de phrases en anglais non traduites, de jurons, de sacres et d'autres écarts de langage absolument inacceptables dans une série qui se veut un outil d'intervention sérieux. Les fuck, shit, esti, câlisse, crisse et phrases du type "Quelle esti de conne, celle-là" (p. 37) qui abondent auraient en effet pu être retirés sans nuire à l'identification des adolescents! Vraiment dommage. [SDM]

J D.