Quatre filles et un jean pour toujours / Ann Brashares ; traduit de l'américain par Vanessa Rubio-Barreau.

Suite de: Le dernier été.

Dix ans se sont écoulés depuis ##Le quatrième été##. Dix longues années au cours desquelles les héroïnes ont mûri et se sont éloignées les unes des autres. Certaines plus que d'autres, telle Tibby, qui a coupé tous les ponts et est partie pour l'Australie en compagnie de Brian, son fiancé. Artiste accomplie, Lena travaille quant à elle dans son propre atelier tout en donnant des cours d'arts plastiques et en ne pouvant s'empêcher de rêver à ce que serait sa vie si elle était restée avec Kostos. Carmen, elle, est actrice dans une série télé new-yorkaise et se demande si elle doit officialiser son union avec un directeur un peu trop contrôlant des programmes chez ABC. Quant à Bridget, elle habite San Francisco en compagnie d'Éric, son compagnon de longue date, mais ressent constamment le besoin de déménager, de fuir elle ne sait quoi. Pour leur permettre de surmonter les importantes remises en question que soulève leur entrée imminente dans la trentaine, Tibby organise de grandes retrouvailles en Grèce, dans la vaste demeure des grands-parents de Lena. Mais pourquoi n'est-elle pas à l'aéroport comme prévu? Ce sont des policiers qui apportent la réponse à ses amies, faisant basculer les festivités anticipées dans la tragédie et soulevant de terribles questionnements... [SDM]

Pouvant se lire indépendamment des autres volets de la saga, ce nouvel opus donne à retrouver les héroïnes à l'aube de la trentaine, aux prises avec des problématiques qui ne sont plus celles des adolescentes qu'elles ont été. Mariage, grossesse imprévue, mort, deuil, engagement: les thématiques abordées sont incontestablement plus lourdes que dans les romans précédents, bien que l'écriture soit toujours aussi simple et conserve quelque chose de très adolescent, accusant ainsi un certain décalage avec l'âge des héroïnes. Le drame (à savoir la noyade de Tibby) qui survient dans le premier quart du récit sert quant à lui de catalyseur, forçant les jeunes femmes à se remettre en question, à s'interroger sur le sens qu'elles désirent donner à leur vie, ainsi qu'à trouver en elles le courage de cesser de fuir, de surmonter leur chagrin et de régler leurs vieilles querelles pour enfin pouvoir aller de l'avant. Ceci tandis que les circonstances nébuleuses entourant le décès (serait-ce un suicide?) ajoutent un suspense intéressant à l'intrigue, qui révèle peu à peu pourquoi Tibby avait coupé les ponts. Des citations évocatrices (E.E. Cummings, Emily Dickinson, Shakespeare, Bob Dylan, John Denver, etc.) ouvrent chaque chapitre de cette célébration de l'amitié qui, en dépit de quelques facilités et d'un dénouement un peu trop rose, s'avère une lecture touchante et chaleureuse. [SDM]

J++ 4.

Titre original: Sisterhood everlasting.