Les enquêtes de Philippine Lomar. 2, Le braqueur des coeurs / [texte de] Dominique Zay ; [illustrations de] Greg Blondin ; [couleurs de] Dawid.

Bande dessinée relatant les aventures de Philippine Lomar, une collégienne qui n'a pas froid aux yeux et qui prend un énorme plaisir, entre deux cours de boxe, à voler au secours des citoyens en difficulté en menant des enquêtes grâce auxquelles elle neutralise les crapules qui mettent Amiens à feu et à sang. Ceci avec l'aide précieuse que lui apportent Mok, un gars de la cité au grand coeur, Gégé, son oncle d'adoption (détenteur d'une carrure imposante et propriétaire d'une casse), ainsi que de sa mère monoparentale, une femme douce, bienveillante et beaucoup plus perspicace qu'il n'y paraît en dépit de son handicap, elle qui est sourde et muette. Dans ce deuxième opus, l'héroïne est appelée à l'aide par une fillette qui s'inquiète pour sa soeur, Géraldine, une jeune fille au physique ingrat qui a exprimé son envie de mourir après avoir été manipulée par Frank, un garçon sans scrupules qui l'a endormie avec de belles paroles pour obtenir d'elle des informations privilégiées. Parallèlement, la jeune enquêtrice tente de démasquer l'homme qui a volé les Restos du coeur. [SDM]

Une enquête menée au coeur de la capitale picarde par une justicière audacieuse et un brin impertinente, qui n'hésite pas à se mettre en danger pour parvenir à ses fins. En témoignent les dernières pages de l'album, où l'adolescente de treize ans se retrouve à manipuler un pistolet de service que Géraldine a subtilisé à son père, gardien de sécurité. Si l'intrigue, simple, classique et ponctuée de rebondissements manquant parfois de crédibilité, semble s'adresser de prime abord à un jeune public, l'ambiance globalement sombre, de même que certaines scènes de violence et d'intimidation conduisent à réserver l'album à un public averti. L'ensemble ne manque néanmoins pas d'humour en raison de ce talent pour la répartie caractérisant l'héroïne au parler coloré (parfois un peu franchouillard), qui s'exprime dans une langue extrêmement imagée et qui ne ménage pas les rimes et les jeux de sonorités. Les compagnons singuliers et atypiques de la petite rouquine complètent une galerie de personnages qui ne manque pas de piment et qui prend vie, sous un trait stylisé, dans un graphisme au découpage cinématographique très efficace, qui permet ici et là d'admirer l'architecture de la petite ville française mise en scène. Des couleurs souvent chatoyantes ajoutent à la modernité et la vivacité de l'ensemble. [SDM]

J+ 4.