Les enquêtes de Philippine Lomar. 4, Total respect! / [texte de] Dominique Zay ; [illustrations de] Greg Blondin ; [couleurs de] Dawid.

Bande dessinée relatant les aventures de Philippine Lomar, une collégienne qui n'a pas froid aux yeux et qui prend un énorme plaisir, entre deux cours de boxe, à voler au secours des citoyens en difficulté en menant des enquêtes grâce auxquelles elle neutralise les crapules qui mettent Amiens à feu et à sang. Ceci avec l'aide précieuse que lui apportent Mok, un gars de la cité au grand coeur, Gégé, son oncle d'adoption (détenteur d'une carrure imposante et propriétaire d'une casse), ainsi que de sa mère monoparentale, une femme douce, bienveillante et beaucoup plus perspicace qu'il n'y paraît en dépit de son handicap, elle qui est sourde et muette. Dans ce quatrième opus, l'héroïne est appelée à l'aide par Rosa, une fillette qui n'arrive plus à supporter que son beau-père batte sa maman. Révoltée, Philippine élabore un plan pour piéger ce dernier et révéler son véritable visage à tout le voisinage, et ce, même si l'homme tente de l'intimider pour la faire taire. Parallèlement, la fillette aide Charlie, son entraîneur de boxe, à reprendre contact avec sa fille, devenue policière dans la ville. [SDM]

Une enquête menée au coeur de la capitale picarde par une justicière audacieuse et un brin impertinente, qui n'hésite pas à se mettre en danger pour parvenir à ses fins. En témoignent notamment les épisodes où l'adolescente de treize ans fanfaronne devant l'ennemi, qui l'a clouée au sol pour lui faire peur. Si l'intrigue, simple, classique et ponctuée de rebondissements manquant parfois de crédibilité, semble s'adresser de prime abord à un jeune public, l'ambiance globalement sombre, de même que certaines scènes de violence et d'intimidation conduisent à réserver l'album à un public averti. L'ensemble, qui invite à dénoncer la violence conjugale, ne manque néanmoins pas d'humour en raison de ce talent pour la répartie caractérisant l'héroïne au parler coloré (parfois un peu franchouillard), qui s'exprime dans une langue extrêmement imagée et qui ne ménage pas les rimes et les jeux de sonorités. Les compagnons singuliers et atypiques de la petite rouquine complètent une galerie de personnages qui ne manque pas de piment et qui prend vie, sous un trait stylisé, dans un graphisme au découpage cinématographique très efficace, qui permet ici et là d'admirer l'architecture de la petite ville française mise en scène. Des couleurs souvent chatoyantes ajoutent à la modernité et la vivacité de l'ensemble. [SDM]

J+ 4.