Valse macabre / Guy Bergeron.

"Michel J. Lévesque présente"--Couv.

Ce titre s'insère dans une collection de romans narrant les aventures des Odi-Menvatt, des tueurs à gages du futur également connus sous la dénomination de l'Ordre des Clowns vengeurs en raison des sinistres habits et maquillages qu'ils revêtent afin d'éliminer et de torturer les victimes que leur ont désignées les citoyens désireux de se faire justice eux-mêmes. Mais combien de temps encore le groupe échappera-t-il aux soldats arcurides que le gouvernement légitime a chargés de mettre un terme à ces châtiments barbares? Dans cet opus: le ministère de la Défense a fait l'acquisition des tout premiers prototypes de M.A.R.F. (Module Autonome de Reconnaissance et de Filature), une technologie révolutionnaire ayant la capacité de traquer les Odi-Menvatt directement dans les rues et de transmettre leurs coordonnées au quartier général des arcurides. La répression gouvernementale s'organise ainsi peu à peu sous la supervision du commandant Stepan, dont la tâche est sérieusement complexifiée par Sanchez, un subordonné arrogant et élitiste qui conteste son autorité et qui clame que seuls les hommes ayant du sang d'Arcure dans les veines devraient avoir le droit de joindre la milice. Or, cette dernière n'est pas la seule à compromettre la survie des Odi-Menvatt. Car les tueurs comptent dans leurs rangs Jordan Gacy, un jeune homme psychopathe qui torture ses victimes plus que de raison et qui fait passer son plaisir avant la sécurité de l'organisation... [SDM]

Une série de science-fiction campée dans un univers très sombre, et parfois horrifique, au sein duquel des tueurs à gages et une milice gouvernementale se livrent une guerre sans merci à coup d'équipements ultraperfectionnés. Ce canevas sert de fil conducteur à la saga, dont chaque opus peut faire l'objet d'une lecture indépendante, étant rédigé par un auteur différent qui s'approprie les protagonistes au gré de ses envies, dans un style très personnel. Guy Bergeron donne ici à suivre en alternance les clowns et les arcurides dans une double intrigue relativement bien menée, mais où la violence est omniprésente. Les scènes de torture auxquelles se livre Jordan sont parfois très crues et leur caractère sordide est accentué par l'excitation sexuelle qu'éprouve le protagoniste en s'y livrant. Émasculation, démembrement ou encore arrachement d'ongles et de paupières sont au nombre des sévices décrits de façon plutôt détaillée. L'aspect psychologique vient cependant ajouter une certaine profondeur à l'ouvrage, l'auteur évoquant le lourd passé familial qui a marqué Jordan à vie, lui qui a vu son père assassiner sa mère et qui a été pendant des années le souffre-douleur de ses camarades de classe. Un roman qui s'adresse à un public averti ayant le coeur bien accroché. [SDM]

J++ D.