Parfois mon cœur reste accroché au trapèze / Geneviève Dufour.

Quatre artistes circassiens vivent ensemble depuis quatre étés dans une école où ils s'entraînent et peaufinent leur art. La bande fusionnelle, composée de Salem, Manu, Julian et Victoire, s'unit afin de manifester contre la démolition imminente de leur école de cirque. Les nouveaux propriétaires du terrain souhaitent y construire des condos de luxe, ce qui ne passe pas auprès de ces jeunes aux valeurs sociales extrêmement fortes. À partir du campement de fortune qu'ils ont érigé devant l'école, on assiste aux péripéties de leur protestation, mais également aux nombreux questionnements amoureux de Salem. [SDM]

Les quatre amis représentent parfaitement la génération actuelle et les transformations qui s'opèrent lentement dans notre société concernant l'identité de genre. Différentes réalités y sont présentées au cours des discussions entre amis, comme la dysphorie de genre et la non-binarité. Salem se questionne sur la nature de ses liens avec Victoire, qu'elle considère comme sa meilleure amie. Elle finit par réaliser qu'elle ressent de l'amour, mais se questionne si cela fait d'elle une lesbienne. Qu'importe au fond d'appliquer une étiquette, l'essentiel est de savoir si ses sentiments sont partagés. Bien que l'écriture inclusive utilisée d'un bout à l'autre alourdisse le texte de prime abord, on comprend qu'elle est en totale adéquation avec la pluralité d'identités et questionnements de genre des protagonistes. Si ces derniers n'ont malheureusement pu obtenir gain de cause et sauver leur école, ils auront soulevé la compassion des promoteurs qui leur proposeront une compensation intéressante. Le roman est constitué de courts chapitres où l'on navigue tour à tour entre les souvenirs, les odes amoureuses poétiques, l'action entourant leur rébellion et l'introspection de Salem. [SDM]

J 4.

Pour les jeunes de 12 ans et plus.