L'ADN d'un cabochon / Daniel Brouillette.

Où l'on retrouve Bine, 14 ans, qui rencontre ici Pascal, le nouveau petit ami de sa mère. L'adolescent est enchanté de découvrir que ce dernier partage son intérêt pour le basketball et le heavy metal, mais rien ne va plus lorsque ses amis lui font remarquer que leur ressemblance physique est également très frappante. Bine est d'autant plus obsédé par le fait que Pascal pourrait être son véritable père lorsqu'il apprend que sa mère et lui se sont fréquentés plusieurs années à l'université. Les interrogatoires qu'il fait passer à ces derniers ne suffisant pas à dissiper tous ses doutes, il décide d'acheter des tests ADN pour en avoir le coeur net. Le poil qu'il a ramassé sur le siège de toilette en étant convaincu que Pascal était le dernier à y être passé pourrait toutefois fausser les résultats et engendrer plus de questions que de réponses... Parallèlement, l'antihéros décroche un emploi de commis chez Pharmaprix, où il doit apprendre à composer avec des clients malcommodes tout en ne se privant pas pour s'amuser à mettre mal à l'aise ceux qui viennent acheter des suppositoires, par exemple... [SDM]

Un roman porté par un humour corrosif souvent provocateur, qui repose sur l'insolence et la méchanceté d'un antihéros qui ne fera pas l'unanimité parmi les lecteurs et leurs parents avec son sarcasme et les qualificatifs dégradants dont il affuble ses ennemis (dont Bélivache, la directrice), ce qui pourrait offenser et heurter certaines sensibilités. Bine n'y va par ailleurs pas de main morte avec sa mère, qu'il critique ici fortement pour être sortie en alternance (et ce, à quelques reprises) avec Pascal et son père. Père qu'il méprise d'ailleurs pour avoir trompé sa mère et n'avoir "jamais été capable de garder sa graine dans ses culottes" (p. 69). Comme dans de nombreux autres titres de la collection, des digressions au ras des pâquerettes et un humour scatologique viennent également ponctuer le récit truffé de longs dialogues vides au cours desquels l'adolescent et ses amis tentent notamment de déterminer si "les femmes ont du poil de fesse" (p. 138). Des anglicismes et expressions parfois grossières (ex. "Les poissons goûtent exactement ce qu'ils sentent, c'est-à-dire la couille sale." (p. 176)) ponctuent également la trame brodée autour d'un malentendu, qui se termine dans la bonne humeur. [SDM]

E++J+ 3.