Le king des pets sauce / Daniel Brouillette.

Bine déteste le magasinage, une activité qui fait ressortir son intolérance et son impatience légendaires. Aussi est-il extrêmement ronchon lorsque sa mère, qui est convaincue que l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, le tire de son lit de très bonne heure un samedi matin d'avril pour qu'il l'accompagne au centre commercial. Si elle souhaite se "trouver un ou deux kits passe-partout" (p. 28) et compte sur lui pour la conseiller (même si son franc-parler est source de disputes), elle souhaite également lui acheter un nouveau maillot de bain pour son cours d'éducation physique. C'est donc par une visite chez Sport Experts que commence l'aventure et cette dernière tourne au cauchemar pour Bine lorsqu'il s'isole dans un rayonnage de la boutique pour laisser échapper un petit vent... qui se révèle être un dégoûtant pet sauce. Ou plutôt un gigantesque "pet repas" (p. 69), qui remplit ses boxers et répand autour de lui une odeur pestilentielle. Il lui faut absolument trouver un moyen pour nettoyer tout cela s'il ne veut pas "arriver à la maison le cornet trempé dans le chocolat" (p. 70)! Or, la tâche sera laborieuse... [SDM]

Ce titre s'insère dans une collection donnant à retrouver le héros de Daniel Brouillette dans des récits plus succincts que ceux de la série mère, dont il vaut mieux avoir lu le premier tome pour apprécier pleinement sa lecture. Dans cet opus, qui se déroule entre les tomes 2 et 3 de la saga principale, les fans retrouveront l'humour corrosif et souvent provocateur auquel ils sont habitués. Humour reposant essentiellement sur l'insolence et la méchanceté d'un antihéros qui ne fera pas l'unanimité parmi les lecteurs et leurs parents avec son sarcasme et les qualificatifs dégradants dont il affuble ses ennemis, ce qui pourrait offenser et heurter certaines sensibilités. La bien portante directrice de l'école, qu'il a rebaptisée Bélivache, est notamment au coeur des digressions peu édifiantes dont le jeune garçon parsème la narration au cours de laquelle il l'imagine par exemple "tentant d'effectuer un plongeon gracieux, qui finit en gros flat graisseux après que le tremplin a fendu en deux" (p. 46). Sa mère, dont il décrit la silhouette en des termes bien peu flatteurs, en prend également pour son rhume sous ce titre où l'humour scatologique est omniprésent. Le protagoniste (et son créateur!) s'en donne à coeur joie en s'attardant pendant des pages entières à ce qu'il ressent dans ses caleçons remplis d'excréments dont il décrit généreusement la texture, ainsi qu'en discourant notamment sur les différents types de pets, leurs bruits et leurs odeurs (citations de Marcel Prout, auteur d'##À la recherche du vent perdu## à l'appui) ou encore en multipliant les comparaisons très graphiques entre un pet sauce et une "trace de break". Coeurs sensibles, s'abstenir. [SDM]

E++J+ 3.

Pour les jeunes.