La boîte aux belles choses / Christine Arbour [texte] ; Johanna Lezziero [illustrations].

"Ma coquine grand-maman d'amour s'est envolée comme un papillon. Tout doucement, un matin gris chagrin où les nuages, grognons, vidaient leur dernier sac de flocons." Ainsi commence cet album où une fillette raconte le décès de sa mamie, qui a perdu son combat contre la maladie alors que la flore et la flore célébraient le retour du printemps. Très en colère, la fillette se replie sur elle-même et tourne le dos aux feux d'artifice, s'appliquant à dessiner les plus beaux souvenirs qu'elle garde de la disparue et entreposant dans sa boîte aux belles choses tous les moments rigolos qu'elles ont partagé, de même que les regards affectueux qui guérissent les peines, l'odeur de sa confiture aux framboises et l'amour qui continuera à fleurir, peu importe les saisons. À pas de tortue, la narratrice grandit et sa bonne humeur reprend ses droits, alors qu'elle se donne pour mission de faire découvrir, à sa petite soeur née entretemps, les souvenirs qu'elle a conservés de la grand-maman que cette dernière n'aura pas connue autrement... [SDM]

Un album doux et serein, qui évoque la mort et le deuil à hauteur d'enfant, dans un texte plein de poésie et sensibilité. Les mots s'égrènent avec une douceur lumineuse en faisant une certaine place aux rimes simples, qui célèbrent la tendresse et l'amour qui unissaient la fillette et sa grand-maman tout en démontrant que cette dernière continuera à vivre à travers les rêves et les souvenirs de ceux qui lui sont chers. L'importance de la mémoire et du rôle de transmission sont donc au coeur de ce récit, qui survole également les différentes étapes du deuil tout en démontrant que le temps contribue à guérir les blessures et que la vie l'emporte inévitablement sur la mort. Ceci en filant une belle métaphore non seulement autour de la nature, qui renaît au printemps en dépit du drame qui se joue dans la famille de la fillette, mais aussi de la naissance de la petite soeur de la narratrice, qui vient subtilement illustrer le cycle de la vie. Des crayonnés et aquarelles aux tonalités pastel offrent un écrin apaisant à cette évocation rassurante de la perte d'un être cher en campant la fillette dans des décors épurés et teintés de ses rêveries, où la nature (rassurante ou en colère), les papillons et les fleurs sont omniprésents et se mêlent, notamment, aux motifs des tapisseries ornant les murs. [SDM]

ME+ 4.

Pour les jeunes.