Bande de poètes / Alexandre Chardin.

Julien est le fils du maire, mais à la différence de ses amis, il devra fréquenter le collège Rostand, qui se situe dans un milieu défavorisé de la cité, afin de servir d'exemple. Sur place, il est pris à partie par Amir, le grand frère de Nour, dont Julien est aussitôt tombé amoureux. Alors que Nour est également sensible à la présence de Julien, l'adolescent va bénéficier de la protection d'Abou. Au fil du temps, il réalise qu'Amir a également ses problèmes personnels et les personnages vont se rapprocher et coopérer autour d'un projet musical, bien que Julien soit apparemment plus éloigné de la culture du rap avec sa trompette, il est toutefois en mesure de libérer des voix et des réalités. [SDM]

Ce roman composé en alexandrins emprunte son genre aux récits épiques et son rythme au théâtre classique. D'ailleurs, la cité est toujours un lieu bien adapté à la dramaturgie classique où se jouent des rivalités familiales tragiques. Cet ouvrage est très contemporain et il est davantage question de clivages sociaux, ce qui se reflète aussi dans le niveau de langue. On trouve ainsi beaucoup de formulations familières dans ces alexandrins, ce qui permet de fabriquer des élisions partout où elles sont nécessaires, par exemple: "J'en ai marr' de ce goss', mais qu'est-c'que t'as dans l'crâne?" (p. 95) Dans son ensemble, cet exercice de style est assez étonnant, il se marie bien à l'univers du rap, qui utilise couramment les poncifs du genre épique. L'intrigue demeure malgré tout un peu convenue et le personnage d'Amir est presque caricatural. [SDM]

J 4.