L'homme qui n'existait pas / Laurent Chabin.

''Lecture intermédiaire''--4e de couverture.

Le quartier Saint-Henri est truffé de vieux immeubles en ruines, qui font le bonheur des artistes, mais également des sans-abris et des personnages peu recommandables. Sara passe la soirée dans l'atelier de ses amis, Océane et Cassidy, lorsqu'un feu se déclare. En cherchant désespérément à échapper aux flammes, la jeune femme tombe sur le corps ensanglanté d'une ancienne connaissance, qui meurt dans ses bras après avoir murmuré ces quelques mots: "le vieux... le vieux..." (p. 18) Sara n'avait plus adressé la parole à ce dénommé Toni depuis la mort de Georges (cf. ##Les trois lames##), mais, craignant d'être considérée comme suspecte par sa seule présence sur les lieux, elle s'enfuit. Or, les pompiers ne trouvent aucune trace du corps une fois l'incendie maîtrisé. Qui l'a donc déplacé et pourquoi? Sara s'inquiète par ailleurs de l'absence de Cassidy, qui semble s'être volatilisé après qu'Océane l'ait aperçu en compagnie d'individus louches. Parce que les policiers n'ont aucun respect pour les marginales dans leur genre, les deux jeunes femmes décident de mener leur enquête elles-mêmes en compagnie de Liviu, le travailleur social que fréquente Sara, et celle d'un homme qui a depuis longtemps disparu des fichiers officiels du gouvernement... [SDM]

Un roman policier urbain et engagé où l'on retrouve plusieurs des personnages déjà rencontrés dans ##Les trois lames## et ##Le canal de la peur##. Saint-Henri et les usines désaffectées hérissant les rives du canal Lachine servent ici de théâtre à une enquête non dénuée de suspense, qui est cependant avant tout prétexte à sensibiliser les lecteurs au triste sort des marginaux et laissés-pour-compte de la société, que les policiers et résidents "normaux" (p. 45) ont tendance à considérer comme des anarchistes et à rendre responsables de tous les crimes possibles. Sans oublier les minorités visibles, dont fait notamment partie Cassidy, né de parents sont originaires d'Afrique: il "a beau être né à Montréal et parler comme n'importe quel petit gars de Saint-Henri, c'est quand même toujours lui l'étranger, le voleur ou le fauteur de troubles. Pas facile de vivre quelque part quand on n'a pas la bonne couleur..." (p. 64) Les héros règleront ainsi les choses à leur manière, s'assurant que les criminels cupides soient punis sans nécessairement avoir à faire de prison. Il vaut mieux avoir lu les titres précédents de l'auteur pour apprécier cet opus, qui établit de nombreux de liens avec le passé et qui laisse une petite impression d'inachevé. À compter de 13 ans. [SDM]

J 3.

Pour les jeunes de 10 ans et plus.