Ma vie pleine d'allure / Mylène Fortin.

Dans le titre le mot "pas" est rayé et remplacé par "pleine"

Mélina, la jeune écrivaine en devenir, mature, mais anxieuse, qui se démarque par son originalité; Clémentine, la spécialiste des médias sociaux qui ne se laisse pas marcher sur les pieds; et Nadine, la végétalienne surdouée qui n'a pas peur d'enfreindre la loi, forment un trio de BFF ne laissant jamais rien ni personne les séparer. C'est Mélina qui prend la plume afin de témoigner de tout ce qu'elles vivent à l'école, mais également des changements en vue dans leurs vies de jeunes filles de 12 ans, abordant tant le sentiment amoureux que la sexualité, le consentement, l'orientation sexuelle, l'acné ou les menstruations. Dans ce premier opus, Mélina avoue qu'elle a le béguin pour Adam Bellegueule, un garçon de deuxième secondaire "criminellement beau", mais ce secret qu'elle partage uniquement avec son journal la rend inconfortable face à son style et à son apparence, alors que sa mère fait la grève du lavage et qu'elle craint d'avoir une face semblable à "une pizza all dressed", comme son père avait à son âge. Son coeur chavire toutefois quand son amie Clémentine lui annonce que quelque chose de grave s'est produit entre sa grande soeur Florida et Adam, qui est en fait le chum de cette dernière. Malgré sa grande tristesse, elle remet tout en question quand elle apprend qu'Adam aurait eu un geste ou une parole ayant profondément troublé l'aînée de Clémentine. [SDM]

Un journal intime désordonné qui, bien qu'il contienne un avertissement selon lequel l'auteure (on ne sait si on fait allusion à la narratrice ou à l'écrivaine) n'est "vraiment pas gênée, et même un peu folledingue" (p.53), aborde certains sujets avec un manque de doigté plutôt flagrant. Ainsi, une des protagonistes refuse de participer à son cours d'éducation physique et menace son professeur de révéler à tout le monde "qu'il l'avait touchée sous son chandail" (p.147), une fausse accusation qui mène à un projet public au cours duquel toute l'école a été mise au courant qu'une altercation a eu lieu entre l'enseignant et les trois héroïnes. Tous les autres sujets tabous sont abordés si rapidement que les lecteurs ne se sentent pas davantage renseignés sur ceux-ci. Pourtant, le récit souffre également de longueurs effarantes puisqu'on prend le temps de traduire des paroles de chansons anglophones, qu'on présente tous les personnages sur une cinquantaine de pages, qu'on propose des tests, et qu'on répète certains passages déjà survolés rapidement. Il s'égrène ainsi très lentement, la première semaine des événements se déroulant sur 200 pages, tandis que le tout est bouclé beaucoup trop rapidement avec un saut de deux mois. [SDM]

J+ 3.