Textos et cie. 10, #unventdeliberté / Geneviève Guilbault.

L'heure des vacances a enfin sonné, mais Morgane se sent plus confuse que jamais. Elle hésite en effet à donner une seconde chance à Tom, qui semble avoir fait un véritable travail sur lui-même et qui est prêt à tout pour la reconquérir. C'est en espérant ardemment réussir à faire du ménage dans ses sentiments qu'elle s'envole pour la France avec Anna et Cassandre, entamant un périple de deux semaines qui doit permettre à cette dernière de faire le deuil de ses parents. Or, rien ne se passe comme prévu. Un accident les empêche d'être accueillies comme prévu par une amie d'enfance de Cassandre, si bien que les voyageuses se retrouvent hors de leur zone de confort, contraintes à dormir dans une auberge de jeunesse. Leur rencontre avec trois séduisants Belges égaie cependant les quelques jours qu'elles passent à Paris, où un émouvant pèlerinage permet à Cassandre de découvrir les lieux ayant vu naître l'amour de ses parents. L'étrange fumée blanche qu'aperçoit Morgane à Paris, puis dans le petit village natal de Cassandre où elles terminent leur voyage, laisse d'ailleurs croire que ces derniers ont un dernier message à adresser à leur fille... [SDM]

Un roman miroir qui aborde les traditionnelles préoccupations propres au genre, et ce, avec une légèreté pétillante que l'on doit principalement au caractère de la narratrice: une adolescente passionnée, engagée et fonceuse, qui a cependant perdu un peu de sa confiance en elle au début de cet opus, qui clôt la série. Le voyage entre filles permet à Morgane de se reconnecter avec elle-même, de rallumer la flamme du journalisme qu'elle sentait faiblir et de faire le point sur les sentiments qu'elle éprouve pour Tom. Ceci alors que son amie Cassandre termine son deuil de ses parents au cours d'un parcours initiatique pimenté d'une petite touche surnaturelle plus ou crédible. Beaucoup de bienveillance, cependant, dans ce récit qui boucle la saga sur une note heureuse dans un épilogue qui offre un léger aperçu de l'avenir lumineux qui attend les héroïnes cinq ans plus tard. Le récit extrêmement classique est rédigé dans un style simple et une langue populaire qui se veut le reflet de celle des jeunes d'aujourd'hui avec ses superlatifs et ses phrases émaillées de termes en anglais ("C'est good", "All right", "Tu me prends pour un inculte, or what?", etc.). Une belle place est également accordée aux longs échanges de textos et à des pensées de la narratrice, mises en exergue dans de gros nuages. Une lecture facile qui ne révolutionne pas le genre, mais dans laquelle se reconnaîtront sans mal les lectrices à qui elle se destine. [SDM]

J+ 3.