L'abominable créature des bois / Jocelyn Boisvert ; illustrateur: Fabio Lai.

Caleb n'a aucune envie de passer une semaine dans un camping perdu au fin fond des bois en compagnie de son père, qui souhaite se reconnecter à la nature et le forcer dans le même élan à se sevrer des écrans devant lesquels il passe un peu trop de temps. Dès leur arrivée, l'adolescent découvre que la forêt environnante est réputée pour abriter le sasquatch (Big Foot), la version nord-américaine du yéti. Plusieurs randonneurs ont d'ailleurs disparu au cours des dernières années et leurs corps (dont celui de l'époux de la propriétaire) n'ont jamais été retrouvés. Rien pour rassurer Caleb, qui déteste les petites et grosses bêtes! Malheureusement pour lui, au lendemain de sa première nuit dans les bois, son nouvel ami Wilfred lui apprend que son chien a disparu! Bien qu'apeuré, Caleb se lance à la recherche du pauvre toutou en compagnie de Will et de Margot, une jeune gothique extrêmement débrouillarde, dont le savoir acquis chez les louveteaux s'avèrera extrêmement utile afin de combattre la créature qui les attend dans les entrailles de la forêt où ils ne tardent pas à s'égarer... [SDM]

Un roman d'épouvante plutôt efficace ayant pour héros trois jeunes adolescents d'une douzaine d'années qui sont attaqués par un terrifiant dragon de Komodo alors qu'ils contreviennent aux règles de sécurité d'usage et quittent les sentiers balisés en quête d'un chien disparu. Les raisons pour lesquelles ce reptile gigantesque se retrouve aussi loin de son environnement naturel sont révélées lors du dénouement où les copains reprennent leur vie après un séjour à l'hôpital, Margot étant très heureuse d'être encore en vie même si elle a été amputée d'une jambe. Rien de très crédible, donc, dans ce récit de lecture très facile, qui se concentre d'ailleurs fortement sur l'action et les rebondissements rapides, et ce, au détriment de la psychologie des héros, ces derniers n'étant, tout comme les décors, que très sommairement esquissés. Le texte fait une grande place aux dialogues et est rédigé dans une mise en pages aérée sur des fonds couleur crème. Une pagination auréolée de toiles d'araignées et des entêtes de pages truffées de petites bêtes à huit pattes suspendues à leur fil contribuent à renforcer l'ambiance inquiétante évoquée. L'ouvrage s'ouvre et se ferme sur des planches de bandes dessinées dans lesquelles l'auteur présente directement au lecteur le bouquin qu'il tient entre ses mains, puis le titre de la collection à venir. Soulignons la présence de quelques scènes et descriptions très graphiques qui pourront heurter certaines sensibilités (ex. "Dégoûté par ce dépotoir d'animaux morts, il attrapa Sherlock par le collier et le traîna hors de la grotte. Enfin, ce qu'il en restait. Une patte avait été arrachée, et son corps éventré, grand ouvert, laissait entrevoir ses entrailles." (p. 170)). [SDM]

E++ 3.

Pour les jeunes.