Carnet de bord d'un (assistant) chef de meute / Simon Lafrance ; illustrations de la couverture et intérieures : Simon Lafrance.

Sur le dos : 2.

La vie d'Émile Jolicoeur a complètement basculé depuis qu'il a arraché Diane au maître qui la maltraitait. Maître qui n'était nul autre que William, le garçon le plus populaire de l'école. Depuis, ce dernier a perdu tous ses privilèges et est pointé du doigt pour avoir négligé la petite chienne, tandis que la rumeur de l'héroïsme d'Émile s'est répandue comme une traînée de poudre et a fait de lui le nouveau chef de meute de la cour de récré. Le nouvel élu se questionne toutefois sur son nouveau statut et ne peut s'empêcher de se demander si les soi-disant copains qui le suivent comme son ombre et rient à la moindre de ses blagues (même les mauvaises) l'aiment pour ce qu'il est vraiment. L'adolescent souffre par ailleurs d'être délaissé par son amie Rosalie, qui était autrefois invisible et qui a adopté le comportement mesquin de tous ceux qui l'intimidaient en prenant la tête du groupe des filles les plus populaires. Lorsque William, lui demande de l'aider à se faire pardonner et à regagner le respect de leurs camarades, Émile accepte contre sa promesse de l'aider en échange à faire en sorte que Rosalie redevienne celle qu'elle était auparavant. L'opération Phénix est lancée! Et le temps presse, car l'arrivée d'un nouvel élève super cool pourrait tout mettre en péril... Parallèlement, Émile tente de saboter les tentatives déployées par son père visant à trouver une famille d'adoption pour Diane, qu'il n'avait consenti à recueillir que de manière temporaire... [SDM]

Le journal intime fictif d'un jeune garçon sensible et intello, qui aspirait ardemment à susciter l'admiration des autres élèves du secondaire et à devenir le chef de la bande des populaires, mais qui découvre, une fois son but atteint, que sa nouvelle réalité n'est pas aussi rose et satisfaisante qu'il le pensait. Sous le couvert de l'humour et de la légèreté, ce récit (qui se déroule du 6 au 15 novembre) stimule une réflexion très intéressante et pertinente sur l'intimidation en milieu scolaire, sur le besoin d'appartenance des jeunes (qui n'existent parfois que dans le regard de l'autre), sur les véritables amitiés, sur les revers de la popularité ou encore sur le pouvoir, qui peut monter à la tête et inciter les intimidateurs à reproduire le comportement de leurs bourreaux une fois en position d'autorité. Émile, Rosalie, Thomas et William gagnent tous en sagesse et en maturité lors du dénouement, alors qu'ils se disent leurs quatre vérités et suscitent une prise de conscience nécessaire chez chacun d'eux avant d'admettre leurs torts, de se pardonner mutuellement et de retisser des liens plus forts en admettant qu'il est temps pour eux de passer à autre chose et de laisser la popularité à d'autres. Une discussion avec Charlie, le nouvel élève de l'école qui se trouve également à être le nouveau maître de Diane, permet par ailleurs à Émile de trouver un compromis pour continuer à voir la petite chienne et faire en sorte que cette dernière soit le plus heureuse possible. Le texte, rédigé dans une typographie fine, mais un interlignage aéré, est jalonné de phrases clés mises en exergue par une police manuscrite plus imposante, ainsi que de dessins de synthèse caricaturaux de type BD, réalisés en violet, qui renforcent l'ambiance vitaminée de l'ensemble. [SDM]

J+ 4.

Pour les jeunes.