Eve of man. 1 / Giovanna & Tom Fletcher ; traduit de l'anglais par Anne Delcourt.

Pendant cinquante ans, aucune fille n'est née ou n'a survécu sur Terre. Les uniques femmes qui restent, les Mères, sont devenues infertiles avec l'âge, mais l'espoir renaît avec la venue d'Ève. Cette dernière est la seule à avoir atteint l'âge de 15 ans et, pour assurer la préservation de l'humanité, chaque geste de l'adolescente est scruté à la loupe, alors qu'elle est élevée, protégée et éduquée par les plus éminents penseurs de la Tour. Parmi ceux-ci se trouve le père de Bram, un scientifique qui a mis sur pied Holly, l'amie virtuelle d'Ève, qui est contrôlée par différentes personnes, dont son propre fils. L'unique Terrienne parvient toutefois à déceler les moments où Bram pilote Holly tant elle s'entend mieux avec celui-ci que les autres, et elle en vient ainsi à rêver de liberté plutôt que d'être contrainte de s'unir à un prétendant soigneusement sélectionné pour elle et d'enfanter des filles afin que la race des hommes ne s'éteigne pas. Ève ne sait par contre rien du monde qui s'étend au-delà de la Tour et lorsque Bram apprend lui-même qu'une terrible machination se cache derrière les opérations menées depuis le tendre âge de l'adolescente, il se résout à lui porter secours. [SDM]

Une trilogie dystopique narrée alternativement par les principaux protagonistes et qui s'appuie sur des enjeux de genre qui rappelleront certainement ceux de ##La servante écarlate##, alors que la survie de l'humanité repose sur la fertilité des femmes, ce qui donne le droit aux autorités de forcer celles-ci à enfanter. La situation est un peu plus désespérée ici, de sorte que tout de la vie d'Ève est calculé pour que celle-ci devienne la nouvelle mère de la planète, ce qui introduit de nombreux parallèles avec la Genèse au fil du récit. Même si le besoin de liberté et d'émancipation de cette adolescente qui n'a jamais eu le contrôle sur sa destinée est criant, elle se transforme en un personnage plutôt passif quand l'action déboule, puisque Bram prend les devants. De plus, si la longue mise en place de l'univers est intéressante, la trame se tourne vers les facilités classiques du genre dès que le rythme s'accélère, si bien que les péripéties s'enchaînent sans que trop de questions soient posées et qu'on met de côté certaines explications essentielles. Qui plus est, le style très descriptif ne donne pas l'occasion au lecteur de forger sa propre réflexion quant à l'intrigue, ce qui l'empêche de s'y investir pleinement. [SDM]

J++ 3.