Douze ans, sept mois et onze jours / Lorris Murail.

Le jour où Walden a exactement douze ans, sept mois et trois jours, son père l'abandonne dans une cabane de bois rond située en plein coeur de la forêt du Maine. Seul avec quelques conserves de nourriture, une carabine et deux livres, l'adolescent passe les deux premiers jours enfermé, n'ayant pas le courage d'affronter l'inconnu qui se trouve derrière la porte. Au fil des heures, il se convainc que son père va revenir le chercher dans huit jours (puisque celui-ci lui a mentionné avant de partir que ses douze ans, sept mois et onze jours sont une date très importante) et que tout ceci n'est qu'une mise en scène afin de lui inculquer un peu de courage et d'autonomie. Lorsque les victuailles commencent à manquer et que l'ennui est à son comble, Walden s'aventure dans les bois. Et si ce qui semblait n'être qu'un rite de passage infligé par son père s'avérait plutôt une preuve d'amour inconditionnelle entre un père et un fils ayant bien peu d'affinités? [SDM]

Un huis clos bien construit et nimbé d'une ambiance glauque, mais qui laisse tout de même le lecteur sur sa faim puisque les premiers jours de Walden dans les bois sont très répétitifs. Il faut attendre la seconde partie du roman, qui raconte l'histoire du point de vue du père, afin que le suspense augmente d'un degré et permette de comprendre la véritable raison de cette escapade dans les bois du Maine, qui visait à protéger le jeune héros des désirs de vengeance d'une famille ayant subi la perte d'un fils. Le dénouement tragique, bien qu'un peu ambigu et précipité, démontre toutefois que de telles aspirations ne paient pas. [SDM]

J++ 4.