Frère noir, noir de frère / Jewell Parker Rhodes ; traduit de l'anglais (États-Unis) par Brigitte Hébert.

Dans un quartier huppé d'une petite ville en banlieue de Boston, Donte, un adolescent noir, se voit harcelé constamment dans les corridors de son école privée. Déclaré coupable alors qu'il n'a rien fait, il sait bien qu'il détonne dans ce milieu bourgeois et que la couleur de sa peau génère bon nombre de préjugés. Issu d'une famille biraciale, d'une mère noire et d'un père blanc, Donte a un frère qui a hérité des gènes de son père, ce qui lui occasionne un traitement différent. Alors qu'il est convoqué injustement pour une énième fois dans le bureau du directeur, Donte ose affirmer son point de vue avec un peu trop de vigueur, ce qui le conduit au poste de police. En attendant d'aller plaider sa cause en cour, l'adolescent rêve de se venger de son intimidateur, Alan, un champion d'escrime. Par le fruit du hasard, il apprend qu'un ancien athlète olympique dirige un club d'escrime non loin de chez lui. Donte saisit l'occasion et se dédie corps et âme afin d'apprendre les rudiments de ce sport. [SDM]

Un roman qui, à travers les yeux d'un jeune adolescent, nous donne un fidèle aperçu des discriminations perpétuelles que vivent les personnes racisées. D'abord dans le but avoué de donner une bonne leçon d'humilité à Alan, Donte entame les entraînements d'escrime, qui lui permettront finalement d'atteindre un dessein beaucoup plus grand: celui d'être enfin considéré et respecté comme un humain à part entière. La relation spéciale qu'il développe avec son entraîneur, avec lequel il partage la même couleur de peau, lui permet d'extérioriser toute la colère qu'il garde enfouie au fond de lui et qu'il peine à exprimer à ses proches. L'intrigue se divise en quatre parties, à travers lesquelles on assiste à l'évolution du personnage qui, par le biais de l'escrime, apprend la discipline, les codes d'honneur et la solidarité. Le roman est entrecoupé de très courts chapitres qui présentent la terminologie et les règlements de ce sport de combat. Bien que la fin soit légèrement prévisible, c'est un récit à forte portée sociale qui, espérons-le, permettra d'éveiller la conscience des nouvelles générations. [SDM]

J 4.

Pour les jeunes de 12 ans et plus.