Anna Caritas. 5, L'éveilleur, partie 1 / Patrick Isabelle ; illustrations intérieures, Shirley de Susini.

Il ne reste désormais rien du garçon timide, gentil et introverti qu'était jadis William Walker. Possédé par un démon, le jeune éveilleur est de retour à Anna Caritas juste à temps pour sa rentrée en cinquième secondaire et il n'a qu'un but: reprendre sa place à la tête des Damnés, anéantir Saint-Hector, puis prendre le contrôle du monde entier après l'avoir plongé dans les ténèbres et le chaos. Son aura sombre, qui semble avaler toute joie et lumière autour de lui, présage d'ailleurs déjà de ce sinistre projet, comme en témoigne la vague de suicides d'une grande violence qui déferle sur le village peu après son arrivée. Plus puissante que jamais, Marianne Roberts n'a cependant pas dit son dernier mot et est bien décidée à anéantir le Mal une fois pour toutes. De leur côté, Nancy, soeur Denise, le curé Turcotte, Emily et Gabrielle espèrent trouver le moyen de sauver leur fils, protégé, ami ou ex-amoureux, et ce, même s'il leur faut démontrer une énorme force morale pour combattre la manipulation dont ils sont victimes de la part de celui qui s'est juré de les rallier à son clan maléfique... [SDM]

Un roman occulte d'une grande intensité, qui plonge les lecteurs dans un univers résolument sombre et ténébreux alors que le Mal se répand via un adolescent possédé, désillusionné et obnubilé par le projet maléfique qui doit lui permettre de venger les défunts dirigeants des Damnés et ceux que Saint-Hector a soi-disant détruits. Des scènes de suicide qui s'enchaînent de manière on ne peut plus troublante (une jeune fille se pend dans un terrain de jeux, un homme tue femme et enfants avant de s'enlever la vie, une adolescente avale un pot de pilules, etc.) et une scène d'exorcisme campée à l'église du village sont au nombre des passages susceptibles de ne pas convenir à certains lecteurs sensibles. L'ensemble, qui repose sur un canevas fécond et qui se développe avec style et intelligence, n'en demeure pas moins très bien maîtrisé et l'ensemble est porté par une écriture cinématographique d'une grande fluidité, qui favorise une immersion totale dans l'univers mis en scène. Les dialogues sonnent quant à eux juste et reflètent la langue orale de certains jeunes d'aujourd'hui avec ce qu'ils comportent de sacres et d'expressions anglaises parfois grossières (ex. "Big fucking deal"). La première partie du sixième et dernier volet de la série, pour lecteurs avertis et avides de sensations fortes. [SDM]

J D.

Texte en français.