Abrano. Tome 1 / Julien G. Poirier.

À quoi sont donc dus la rudesse des hivers, les inclémences des étés et la rareté du gibier qui troublent la vie des pauvres paysans du Bois sombre, déjà accablés par les lourdes taxes qui leur sont imposées? Le jeune Abrano s'inquiète de la situation financière extrêmement précaire dans laquelle se trouve sa famille et, alors que la famine menace, il convainc son père et ses frères de franchir les frontières de leur territoire de chasse habituel et de s'aventurer sur des territoires plus hostiles. Ils ne tardent pas à y découvrir que les responsables du malheur qui s'abat sur la région sont les Arepires, des monstres ailés à mi-chemin entre l'oiseau et la chauve-souris géante, qui les attaquent violemment. Seul Abrano sort vainqueur d'un violent combat grâce au secours que lui porte un cerf gigantesque, qui semble tout droit sorti des légendes que son peuple raconte au coin de feu. Accablé par la culpabilité d'avoir conduit les siens à la mort, le jeune homme rentre chez lui et découvre que tout le royaume lui attribue des tonnes d'exploits absurdes et qu'il est lui aussi entré dans la légende. Si bien qu'Anladon, le seigneur du royaume, affirme avoir une dette envers lui et lui offre une grande demeure à la Cité, où il pourra s'établir avec sa mère et sa soeur. Mais, de nouvelles menaces terrifiantes menacent le Orestoran et c'est désormais à titre de gouverneur qu'il devra les affronter et sauver une nouvelle fois la vie du peuple qui lui voue une confiance sans bornes... [SDM]

Un diptyque fantastique campé dans un univers d'une belle originalité, dont la cartographie est consignée sur deux pages dépliantes au début de chaque tome. Si l'écriture est soignée, le récit peine à captiver en raison d'un style légèrement verbeux, combiné au manque d'action et à certaines redondances. Le lecteur peine par ailleurs à s'attacher au héros, qui manque de profondeur et qui gravit ainsi subitement les échelons de la société de manière bien peu convaincante, tandis que ses proches, pourtant très présents en début d'ouvrage, sont relégués de manière bancale à l'arrière-plan, et ce, bien qu'ils l'aient suivi à la Cité. Le bestiaire et l'histoire du royaume mis en place par l'auteur auraient eux aussi gagné à être approfondis, à l'instar de nombreux thèmes et éléments fantastiques évoqués (dont le fameux cerf, surgi d'on ne sait où, qui vient prêter main-forte à Abrano). Un roman de merveilleux héroïque construit autour de bonnes idées mal exploitées. À compter de 14 ans. [SDM]

J 3.