Le gouffre / Marc-André Pilon.

Aleksuan tente de survivre dans un monde désertique et hostile avec sa mère et ses deux frères, jusqu'au jour où son village est attaqué par un groupe de mercenaires. Sa famille est abattue et lui, capturé, est forcé de devenir un guerrier. Bien que muni d'un "okunet", un système de communication entre les guerriers qui prend aussi le contrôle de l'esprit de la personne, Alek, désormais nommé OKU-47, résiste à cet asservissement et réussit à conserver ses souvenirs et son esprit critique. Il devra faire équipe avec les autres guerriers particulièrement lors de leur mission ultime: récupérer un minerai caché au fond d'un gouffre et gardé par une "créature" qui n'a jamais laissé de survivants ressortir. Dans cette atmosphère nocturne et oppressante, les adolescents devront s'entraider et comprendront qui est réellement la créature malfaisante et meurtrière. [SDM]

Un roman dystopique horrifique dans lequel l'auteur campe une intrigue plutôt banale (des adolescents doivent être solidaires et coopérer pour réussir la quête qui leur est imposée, tout en tentant de rester en vie), avec les codes de la science-fiction où une place non négligeable est faite aux outils technologiques ("l'okunet" qui permet la communication, le "régénérateur de chair" pour soigner, le "SPYder" qui récupère toutes les "données" d'une personne, entre autres) et des descriptions de scènes de combats particulièrement violentes et détaillées. Par ce texte, la question des enfants-soldats pourrait être discutée: la manipulation mentale (ici avec des outils technologiques implantés chez les adolescents), le climat de terreur, l'embrigadement où tuer l'autre est l'unique avenue pour survivre. Bien que différents les uns des autres, les adolescents-guerriers, tous unis par des deuils et des traumatismes similaires (pertes violentes de proches), réussissent à se créer une équipe où chacun a un rôle et où tous s'entraident. Si le texte est écrit comme un roman, lorsque les protagonistes communiquent à l'aide de "l'okunet", la mise en page fait penser celle du théâtre, avec le nom de la personne qui parle en gras, suivi de deux points et de la phrase énoncée dans une police de caractère différente. Les souvenirs sont, eux, écrits en italique. Ce travail typologique facilite la lecture. À noter que des scènes gore (particulièrement au début et à la fin du roman) peuvent heurter les lecteurs plus sensibles. [SDM]

J 3.

Pour les jeunes de 14 ans et plus.