Enquêtes de Philippine Lomar. 7, Un coupable en Nord / [texte de] Dominique Zay ; [illustrations de] Greg Blondin ; [couleurs de] Dawid.

Bande dessinée relatant les aventures de Philippine Lomar, une lycéenne qui n'a pas froid aux yeux et qui prend un énorme plaisir, entre deux cours de boxe, à voler au secours des citoyens en difficulté en menant des enquêtes grâce auxquelles elle neutralise les crapules qui mettent Amiens à feu et à sang. Ceci avec l'aide précieuse que lui apportent Mok, un gars de la cité au grand coeur, Gégé, son oncle d'adoption (détenteur d'une carrure imposante et propriétaire d'une casse), ainsi que de sa mère monoparentale, une sourde et muette douce, bienveillante et beaucoup plus perspicace qu'il n'y paraît en dépit de son handicap. Dans ce sixième opus: l'héroïne est en croisière en Norvège avec sa mère pour remonter vers leurs origines vikings. L'adolescente est éblouie par les paysages majestueux et par le soleil de minuit. Après avoir réussi à détourner l'attention d'un passager qui tentait de sauter à la mer, elle comprend que ce dernier était sous l'emprise d'opiacés. Il n'en faut pas plus à l'adolescente pour enquêter sur un trafic de drogue qui sévit à bord. [SDM]

Une enquête menée au coeur des fjords par une justicière audacieuse et un brin impertinente, qui n'hésite pas à se mettre en danger pour parvenir à ses fins. En témoigne notamment la manière dont l'adolescente s'aventure seule sur bord d'une falaise ou se dissimule sous une bâche afin de pouvoir filmer des transactions illégales. Si l'intrigue, simple, classique et ponctuée de rebondissements manquant parfois de crédibilité, semble s'adresser de prime abord à un jeune public, l'ambiance globalement sombre, de même que certaines scènes de violence conduisent à réserver l'album à un public de jeunes adolescents. Le trafic de drogue et la xénophobie (la tête pensante du trafic de drogue étant membre d'un groupe ultranationaliste) sont au coeur de cette nouvelle intrigue, menée tambour battant. Comme à l'habitude, l'auteur évite cependant tout pathos ou ton moralisateur en sensibilisant les jeunes lecteurs à de grands enjeux sociaux contemporains. L'ensemble ne manque par ailleurs pas d'humour en raison de ce talent pour la répartie caractérisant l'héroïne au parler coloré (parfois un peu franchouillard), qui s'exprime dans une langue extrêmement imagée, qui ne ménage pas les rimes et les jeux de sonorités. Les compagnons singuliers et atypiques de la rouquine complètent une galerie de personnages qui ne manque pas de piment et qui prend vie, sous un trait stylisé, dans un graphisme au découpage cinématographique très efficace, qui permet ici et là d'admirer les paysages maritimes nordiques. Des couleurs souvent chatoyantes ajoutent à la modernité et la vivacité de l'ensemble, qui prépare le terrain pour la suite. [SDM]

J 4.