La nuit rouge / Gilles Tibo.

Réimpr. 2001.

Fred, Simon et Guillaume se sont donnés pour mission de taguer un panneau publicitaire situé sur un chantier de démolition, au coeur de Montréal. L'expédition nocturne débute mal. Fred se transperce le pied sur un clou. Simon et Guillaume font le travail sous les regards de Fred immobilisé. L'escouade anti-graffitis est sur les lieux. La chasse est ouverte, c'est le sauve-qui-peut. Guillaume est pris. Simon est démasqué après une fuite éperdue. Tous s'en tirent avec les sermons et réprimandes d'usage. Le lendemain, inquiets de l'absence de Fred, ils retournent sur les lieux et le découvrent aux mains d'un itinérant dérangé qui le prend pour son fils. Le vieux ne veut pas laisser partir Fred. Une altercation, une bagarre, un coup, le noir. Guillaume se réveille à l'hôpital. Il s'en sort, mais il a passé près d'y perdre la vue. Fred, pour sa part, y laisse un pied. Tout cela pour le "kick". -- Les chapitres sont courts et l'action rapide avec de nombreux rebondissements. Le suspense, en escalier, est progressif. Il ne cesse de s'intensifier pour s'arrêter tout à coup, en palier, puis reprendre de plus belle: un, le geste, deux, les conséquences. L'expédition des trois amis a tôt fait de tourner au cauchemar. L'auteur sacrifie la profondeur de ses personnages au mouvement et au thème particulièrement accrocheur. Pour ce qui est des tags et des tagueurs, deux interrogations: "Le jeu en vaut-il la chandelle? Est-ce à ce point criminel?". Le récit laisse à réfléchir tant sur le geste que sur les moyens pris pour le contrer. [SDM]

J 4.