Un ciel sans oiseaux / texte de Stéphanie Boyer ; illustrations de Jenny Bien-Aimé.

Comprend des références bibliographiques (pages 52-53).

Des nuées d'oiseaux envahissent le ciel et menacent l'abondance des récoltes d'agriculteurs inquiets. Peu à peu, une propagande voit le jour et les citoyens sont fortement invités à conspuer les oiseaux jugés nuisibles. À coup de tintamarre et de cris, les volatiles sont constamment pourchassés et face à leur quiétude envolée, s'effondrent massivement d'épuisement. Parmi les victimes, un oiseau rescapé par une vieille dame remplie de bonnes intentions a du mal à apprivoiser la vie en captivité. Malgré les bons soins qu'il reçoit, il se laisse peu à peu mourir. La dame lui rend sa liberté lorsqu'elle réalise que c'est seulement ce qui lui sauvera la vie. Malheureusement, l'extermination des oiseaux n'a pas eu l'effet escompté, car plusieurs insectes nuisibles, désormais dépourvus de prédateurs, ont anéanti les récoltes qui se promettaient pourtant fastueuses. L'humain a plutôt récolté le fruit de son inconscience, n'ayant plus rien à se mettre sous la dent... [SDM]

À mi-chemin entre le roman et l'album, ce conte environnemental empreint de poésie et absolument bouleversant est divisé en cinq parties. Même si le format, où les images sont prépondérantes au texte, laisse croire à un album, les sujets complexes qui sont abordés et le langage soutenu qui est utilisé conviennent davantage à un lectorat plus avancé. Comme présenté à la toute fin de l'ouvrage dans un volet documentaire, l'histoire s'appuie sur des faits historiques qui se sont déroulés à deux moments différents soit, "l'extinction des tourtes voyageuses au XIXe siècle en Amérique du Nord et la campagne menée contre les moineaux durant les années cinquante en Chine" (p.46). Véritable louange à ces oiseaux cruellement et injustement sacrifiés par l'homme, ce récit démontre à quel point les gestes irréfléchis de celui-ci peuvent créer des répercussions environnementales dévastatrices. Dans ce cas-ci, les gestes commis ont mené à la Grande Famine chinoise survenue à la moitié du siècle dernier. Les magnifiques peintures, qui oscillent entre réalisme et naïveté, accompagnent le récit où violence et empathie se côtoient. Un court roman qui permet d'introduire auprès des enfants les impacts environnementaux induits par l'homme, mais également les dangers encourus par la dictature de certains gouvernements. [SDM]

E++ 4.

Pour les jeunes de 12 ans et plus.