Gachiakuta. 7 / Kei Urana ; graffiti design, Hideyoshi Andou ; traduction du japonais, Nathalie Lejeune.

À l'égal de bien d'autres descendants de criminels entassés dans la Peuplade, un bidonville séparé des beaux quartiers par un mur, Rudo est considéré comme un vandale en guenilles puisqu'il passe son temps à fouiller les ordures à la recherche de trésors. Son père, meurtrier notoire, a été condamné au châtiment capital, soit d'être jeté dans un abîme sans fond, de sorte que le garçon a été élevé par Regto, un homme habité par la volonté tant de ramener son protégé sur le droit chemin que de redresser le monde injuste dans lequel ils vivent. Le jour où son opération de séduction envers la jolie Chiwa fonctionne grâce aux conseils de son mentor, Rudo s'empresse de retourner chez lui pour annoncer la bonne nouvelle à ce dernier. Il le trouve par contre entaillé par une épée, en train de se vider de son sang, et aussitôt, les policiers débarquent, accusant le gamin aux yeux rouges et aux cheveux blancs de l'avoir assassiné. Voilà Rudo à son tour livré à l'abysse bordant la Peuplade, où il apprend que les déchets qu'on y jette depuis une éternité donnent naissance à de dangereuses créatures si on les mélange à des émotions négatives. Découvrant que les gants que lui a légués Regto sont habités par un pouvoir exceptionnel, le garçon compte s'en servir pour se sortir de ces limbes et se venger de ceux qui l'ont bafoué à la surface. [SDM]

Une ambiance nerveuse, décalée et sordide nimbe tant les décors, la mise en scène que les personnages de ce shonen sans pitié, créant ainsi un univers original aux vagues accents de cyberpunk. Le scénario est en soi sombre et impardonnable, ce qui se traduit entre autres par des dialogues orduriers, mais se ponctue d'événements somme toute classiques au genre pour faire avancer la quête de vengeance de Rudo, qui doit composer avec la mort de son mentor, un châtiment qui le plonge dans un nouveau monde hostile et la découverte de pouvoirs surpuissants qu'il s'empresse de mettre en application dans des combats si impressionnants qu'ils en sortent des cases. Le dessin fébrile et brouillon, souligné à gros traits, est ainsi au diapason avec le texte, mais devient parfois difficile à décrypter. Une lecture enlevante, mais dotée de beaucoup de violence et de bonnes touches d'horreur, qui conviendra donc mieux aux 14 ans et plus. [SDM]

J 4.

Texte en français.