Filles du roi, filles à marier / Pierre Roy.

Comprend des références bibliographiques (pages 143-148).

Paris, 1669. Réputée pour sa beauté, Catherine ne voit pas l'intérêt d'avoir tous les hommes à ses pieds. Elle voudrait plutôt trouver un mari qui l'aimera pour autre chose que son visage ou sa capacité à lui donner des enfants. Par contre, les filles qui n'ont pas ou peu de dot comme elle présentent de bien mauvais partis et la situation de l'adolescente de 16 ans s'envenime lorsque son père désargenté dénonce son don pour repérer les mensonges auprès du curé, qui la fait aussitôt interner. À la Salpêtrière, elle rencontre néanmoins François, défigurée par la petite vérole, qui l'informe d'une solution pour se sortir de leur état: se faire payer sa dot par le roi en épousant un homme de la Nouvelle-France. Marguerite, une jeune femme costaude considérée comme une vieille fille, malgré ses 25 ans, les rejoint pour ce périple vers l'inconnu. Si ses deux amies se trouvent rapidement des époux, Catherine est tourmentée par son don, qui lui permet d'identifier tous les menteurs et les beaux parleurs parmi ses prétendants. Puisque le temps file, elle jette son dévolu sur Jacques, un homme paresseux qui l'accuse aussitôt de sorcellerie et annule leur mariage. Emprisonnée, la jeune fille n'a plus qu'une solution pour éviter d'être condamnée à mort: épouser celui qui est chargé de l'exécuter. [SDM]

Bien que truffé de documentation sur la Nouvelle-France de cette époque, comme le témoignent les nombreuses notes de bas de page et son imposante bibliographique, ce roman historique peine à intégrer ces informations historiques à la trame de manière fluide. Ainsi, on a droit à une multitude d'apartés pour expliquer l'importance de certaines personnalités, les coutumes qui avaient cours dans la colonie ou la fondation d'une ville comme Ville-Marie, sans que celles-ci apportent de plus-value au cheminement de l'héroïne, paraissant plutôt comme des digressions. L'intrigue se déroule sinon très rapidement au gré des courts chapitres tout en relevant des détails anodins, tandis que les tentatives de discours féministe sont bien vite effacées alors que Catherine, qui désire marier quelqu'un qui l'aime "pas seulement pour son visage, ou pour les enfants qu'elle lui donnera" (p.9), commence à jouer les séductrices et à désespérer d'être mère pour se sortir de situations auxquelles il y aurait pourtant d'autres solutions. [SDM]

J 3.

Pour les jeunes de 12 ans et plus.