Pleine nuit / Antoine Guilloppé.

Après une étouffante journée d'été, le soleil se couche sur la vallée. Alors que tous rentrent chez soi, les animaux se donnent rendez-vous au bord de la rivière. Les biches s'y rafraîchissent en écoutant le chant des grenouilles, tandis que la chouette s'apprête à partir à la chasse afin de nourrir ses petits, qui réclament à manger. En cette nuit magique, tous assisteront par ailleurs à un merveilleux spectacle: celui de Mère Ourse, qui a disparu de cette forêt depuis de nombreuses années, mais qui reviendra les saluer, entourée de lucioles, avant de repartir comme elle est venue pour enchanter d'autres bois... [SDM]

Un nouvel album signé Guilloppé qui s'inscrit dans la veine de ##Plein soleil##, ##Pleine mer##, ##Plein désert## ou encore ##Pleine lune## en proposant cette fois une balade poétique et onirique sous un ciel étoilé. Fidèle à son habitude, l'auteur et illustrateur propose un texte et des illustrations d'une simplicité savamment étudiée, qui se marient avec grâce et harmonie. Une courte phrase par double page suffit afin d'évoquer la tendresse et le mystère entourant la visite exceptionnelle de l'ourse, dont l'esprit enveloppe ses vieux amis comme une caresse avant qu'elle ne reparte comme elle venue, dans un tourbillon de poussière dorée. Son immense silhouette transparente, élégamment esquissée au fer à dorer, scintille au milieu des paysages forestiers minimalistes au sein desquels elle surgit, majestueuse, afin saluer les renards, lapins, sangliers, belettes et blaireaux venus l'admirer. De délicates surfaces argentées viennent également illuminer les tableaux aux allures de gravures, réalisés dans des camaïeux de bleus auxquels s'entremêle un noir d'encre. Un bijou que l'on referme léger, serein et rempli d'humilité face à la grandeur et à la splendeur de la nature, comme habité par la sensation d'avoir touché au sacré et vécu un rêve merveilleux que l'on voudrait prolonger à l'infini. Or, le soleil se lève déjà à l'horizon, ses rayons dorés chassant doucement les étoiles de l'immensité du ciel. À contempler encore et encore pour apprivoiser la nuit et, peut-être, se rappeler que, quelque part, l'esprit de nos chers disparus veille sur nous... [SDM]

E+ 5.