Un chant de Noël / texte : Lucie Papineau ; (d'après le récit de Charles Dickens) ; illustrations : Stéphane Poulin.

En cette veille de Noël, tous les habitants d'un petit village se laissent gagner par la magie, qui déploie ses ailes. L'esprit des Fêtes brille avec ardeur dans les yeux de tous les enfants. Tous, à l'exception de Boustru, un porcelet qui a fermé sa porte à la joie et qui vit en reclus dans son immense manoir, sis au sommet de la colline, depuis que le navire de ses parents a sombré dans une tempête. Après avoir compté et recompté ses jouets pour s'assurer qu'il n'en manque aucun, le jeune ermite referme la porte de son coffre-fort et se glisse sous les couvertures en souhaitant que le lendemain arrive bien vite. Or, la colère qui ronge son coeur l'empêche de trouver le sommeil et, sur le coup de minuit, il reçoit la visite d'une petite souris. Cette dernière lui fait revivre les Noëls enchanteurs passés en compagnie de ses parents avant de lui faire visiter la cabane où des enfants abandonnés festoient avec leurs maigres moyens en le plaignant, lui qui est seul, tandis qu'eux ont au moins le bonheur d'être ensemble. Une vision de la noirceur qui auréolera les temps des Fêtes futurs s'il poursuit dans cette lignée convainc Boustru de se ressaisir et d'ouvrir sa porte aux autres orphelins, l'amitié et la joie du partage qu'il découvre à leurs côtés valant bien plus que toutes les richesses matérielles... [SDM]

Une poignante relecture du célèbre ##Chant de Noël## de Charles Dickens, que l'on met ici à la portée des plus petits en donnant vie à un petit cochon orphelin profondément émouvant. Les fantômes qui terrifient le vieux Scrooge dans l'oeuvre originale sont ici remplacés par une mignonne petite souris en chemise de nuit, qui réduit le héros à sa taille pour lui faire revisiter son manoir des temps passés, alors qu'il vibrait au rythme des violons qui égayaient les Noëls d'antan. Ceci avant de l'entraîner dans une petite cabane en bois où des copains vêtus de haillons font griller des marrons sur un maigre feu de fagots en savourant malgré tout le bonheur d'être ensemble. Les peintures à l'huile de Stéphane Poulin mettent le tout en scène d'un trait de pinceau réaliste avec un souci des détails qui force l'admiration. C'est dans une palette de tonalités rabattues, tour à tour froides et chaleureuses, que l'artiste donne vie au texte poétique en plantant le décor dans un manoir somptueusement meublé à l'ancienne, dont les immenses fenêtres laissent entrevoir la neige duveteuse, qui tapisse le petit village en amont. Les jeux d'ombres et de lumière finement travaillés traduisent parfaitement les émotions du petit monde animalier mis en scène, que l'on retrouve au final autour d'une table, dressée à côté d'un sapin orné de bougies, tandis que les jouets dispersés au sol ajoutent symboliquement au plaisir du partage visiblement ressenti par les convives souriants. Une relecture personnelle très réussie, qui est livrée sous une couverture enjolivée de feuilles scintillantes dorées. [SDM]

E+ 5.

Pour enfants de 4 ans et plus.