Danger à Brumes Obscures / Nicholas Aumais.

Le brouillard fait partie intégrante de la vie quotidienne des habitants de Brumes Obscures, une ville mystérieuse entourée d'eau, qui est reconnue pour la riche diversité de sa faune et de sa flore. C'est là qu'habite Ivanhoé Savanti, un intrépide rouquin de 10 ans, qui sillonne chaque jour le marécage en quête de nouvelles aventures. Il est toujours accompagné de Gibraltar, son grillon de compagnie, et de Fraüten, une jeune orpheline de neuf ans que la maman d'Ivanhoé, guérisseuse de profession, a adoptée lorsque ses parents ont été tués par une bombe au gaz lancée dans leur domicile tandis qu'elle jouait à l'extérieur. À ce jour, personne n'a été appréhendé pour ce meurtre crapuleux aux motifs mystérieux. Les deux enfants mènent néanmoins une vie paisible dans la Bicoque, une maison branlante, mais chaleureuse. Or, rien ne va plus lorsque les enfants découvrent qu'Artur Putrus Pourritas, le maire cupide et corrompu de la ville, projette de laisser l'infâme Saletip assécher le marécage et détruire sa biodiversité pour construire une usine polluante, spécialisée dans la fabrication de manteaux en fourrure d'apadoux, des animaux endémiques de la Forêt Sifflante ressemblant à de petits chevreuils. Révoltés, les enfants sont bien décidés à empêcher cette entreprise diabolique de s'implanter dans leur petit coin de paradis... [SDM]

Un petit roman fantastique visant accessoirement à sensibiliser les enfants à l'importance de protéger les milieux humides et leur biodiversité d'une grande richesse. La trame extrêmement ténue, totalement dénuée de crédibilité et de subtilité, met en scène des personnages désespérément caricaturaux et manichéens. Une caractéristique qui se reflète à la fois dans leur physionomie, leur nom et leur langage grossier, le maire affichant par exemple un sourire diabolique laissant entrevoir des dents noircies de pourriture, tandis que Furoncle, son homme de main sadique, arbore des mains couvertes de verrues. Aucun des deux n'hésite par ailleurs à qualifier de "morveux" ou de "sale garce" les enfants, qui se débarrassent d'eux très simplement, d'abord en leur lançant des sangsues et des châtaignes avec un lance-pierre, puis en vidant du sucre dans le réservoir de l'excavatrice lors du début des travaux. Le texte est par ailleurs alourdi d'un nombre ahurissant de répétitions, qu'elles concernent ce en quoi consistent les plans diaboliques du maire ou encore le fait que les enfants sont "prêts à tout pour sauver leur ville et la biodiversité du marécage et de la forêt" (p. 197). Des descriptions des personnages reviennent également à plusieurs reprises, et ce, toujours selon la même formulation. À titre d'exemple parmi tant d'autres, on peut lire en page 19: "Depuis l'enfance, [Loulou] a toujours su rester immobile pendant des heures dans cette forêt pour écouter le bruit des feuilles dans le vent et apprendre à interpréter leurs messages, leur sagesse surtout." Puis, en page 114: "Depuis qu'elle est toute petite, Loulou a toujours su rester immobile pendant des heures dans cette forêt pour écouter le bruit des feuilles et apprendre à interpréter leurs messages, capter leur sagesse surtout." Ce sont ces maladresses d'écriture, qui rendent la lecture laborieuse et indigeste, que l'on retient avant tout en refermant ce bref roman, rédigé dans une police large et aérée. Maladresses que n'arrivent pas à compenser un univers fantastique et mystérieux trop peu élaboré ainsi que la volonté qu'a l'auteur d'ancrer son récit dans l'air du temps en mettant notamment en scène une amie des jeunes héros qui a deux papas (des hydrologues, gardiens de la biodiversité du marécage). [SDM]

E++ 3.