Ma vie est finie / Fidjie Martell.

Déjà qu'elle doit composer avec un nom de grand-mère et deux grands frères qui excellent dans tout, Nicole Lachance, 9 ans, a horreur de l'école, où elle doit se rendre cinq jours par semaine. Hormis ses meilleures amies, Camille et Élodie, elle n'a pas vraiment d'affinités avec les autres élèves, elle éprouve de la difficulté dans presque toutes les matières scolaires et elle n'est pas du tout matinale. Rien pour aider sa situation. Or, au moment de faire sa rentrée en quatrième année, les choses se compliquent davantage quand Nicole découvre non seulement qu'Étienne Laurin, le garçon qui n'arrête pas de se moquer d'elle, se trouve dans la même classe qu'elle, mais que sa place assignée est située juste à côté de celle de son ennemi juré, avec lequel elle devra faire équipe jusqu'à la fin de la première étape! Dans ce troisième tome, si Nicole pensait que son amie Camille allait se retrouver seule dans une autre école après qu'elle lui ait annoncé qu'elle déménageait, elle réalise plutôt que ce sera elle qui sera sans copines pour la nouvelle année puisqu'Élodie changera elle aussi de quartier. Avec tous les événements qui se sont produits dernièrement dans sa vie, avec son frère qui a une blonde et sa mère éprouvant de mystérieux ennuis de santé, elle a cependant complètement oublié de se confier à quelqu'un quant aux messages louches qu'Étienne lui a laissés dans son coffre à crayons... [SDM]

Doté d'un humour efficace qui rend la jeune narratrice affirmée et attachante, cette série de petits romans de moins de 100 pages souffre cependent de quelques lacunes, dont un déroulement temporel qui ne colle pas à celui de l'action (il y a peu de scènes pour couvrir une longue période de temps qui s'écoule) et des remarques teintées par une expérience adulte, mais exprimées par des enfants de 9 ans, notamment quand Nicole dit que Camille est trop jeune pour penser au grand amour. Le plus gros problème réside cependant sur le harcèlement d'Étienne envers Nicole, leur professeure reconnaissant qu'"Étienne ne devrait pas se moquer de [Nicole]" (p.71 du premier tome), mais justifiant les actions de ce dernier en ajoutant: "je suis certaine qu'il le fait parce qu'il tient à toi" (idem). D'ailleurs, elle ne cherche pas non plus à régler la situation ou à l'alléger pour la victime puisqu'elle refuse de les changer de place dans sa classe. Un contexte délicat qui mériterait d'être retravaillé pour bonifier cette lecture, qui demeure sinon divertissante et facilitée par un généreux interlignage. [SDM]

E 4.