Le loup en [slip] s'arrache / scénario, Wilfrid Lupano ; dessin et couleurs, Mayana Itoïz ; avec la participation amicale et artistique de Paul Cauuet.

Dans le titre, le mot "slip" est réprésenté par son image.

Une petite randonnée ayant pour but d'acheter des clous prend une tournure totalement inattendue pour le loup en slip, qui se voit embarqué sur le radeau des grenouilles batelières, puis sur un train en direction des contrées exotiques de Tataouine, Titibuni et Flapatu. Aux côtés d'une envoûtante renarde du désert, le canidé découvre le marché coloré de la vallée des idoles, qui regorge de statues animalières que des citoyens s'attachent à restaurer et à bichonner. Hautement sympathiques et parfois effrayants, ces chefs-d'oeuvre de pierre fascinent le héros par leur évocation d'anciennes cultures et croyances, l'invention de la méditation ou encore la romance tragique entre une carpe et un lapin, qui ont dû s'expatrier pour vivre l'amour auquel leurs familles s'opposaient. Le périple est également l'occasion pour le loup de se familiariser avec les différents visages de la peur, dont celle des sentiments inconnus qu'il sent confusément naître en lui au contact de sa nouvelle amie... [SDM]

Une nouvelle aventure savoureuse de ce canidé au grand coeur, qui rentre chez lui à toutes pattes lorsque la séduisante renarde, joliment drapée dans ses vêtements et son foulard bleus évoquant les costumes traditionnels des nomades de l'Afrique de l'Ouest, lui déclare qu'il lui plaît bien. Heureusement, il lui a transmis son adresse, tout tremblant, avant de rentrer au bercail, transformé à jamais, et le dénouement démontre clairement que d'autres aventures sont à venir! Une ode la tolérance, à l'amour et aux voyages qui permettent de s'enrichir, d'élargir ses horizons et de surmonter ses peurs au gré de rencontres enrichissantes pimente ce récit enivrant qui comporte, à l'instar des précédents titres de la série, un deuxième niveau toujours aussi pertinent. Jeux de mots, rimes, allitérations et autres figures de style nourrissent ce récit qui est donc, une fois encore, mené avec une intelligence pétillante. Le texte, très court et expressif, est disséminé ici et là dans une présentation à mi-chemin entre l'album traditionnel et la bande dessinée. Aquarelles et crayonnés y donnent vie à un bestiaire anthropomorphisé aux mimiques et postures caricaturales délicieuses, dont les vêtements évoquent de multiples cultures du monde. Bestiaire que l'on suit avec bonheur dans les décors exotiques et envoûtants d'un petit coin de désert au milieu duquel trône un monument naturel spectaculaire au milieu duquel coulent des cascades. En quittant les étals colorés du marché installé à ses pieds et en empruntant les escaliers creusés dans la pierre, le lecteur découvre, en compagnie de ses deux guides, des galeries et statues qui ne sont pas sans rappeler des mythes de différentes civilisations. Un opus réussi! Soulignons la présence d'un peu d'argot français dans les dialogues, qui confèrent sa saveur au récit. [SDM]

E+ 5.