As-tu peur du loup? / Véronique Drouin.

Les parents de Margot s'offrent une petite excursion en amoureux pour la fin de semaine. L'adolescente de 13 ans trépigne de joie à l'idée de pouvoir profiter de la maison en compagnie de sa bonne amie Joanie. Malheureusement, cette dernière est malade et doit déclarer forfait à la dernière minute. Au désespoir de Margot, ce sera son demi-frère Kevin, avec qui elle a une relation tendue, qui viendra s'occuper elle. Afin de minimiser le temps passé auprès de son demi-frère, Margot décide de s'éclipser afin d'aller peindre dans le bois situé derrière la maison. Bien installée, elle entend d'étranges crépitements de pas autour d'elle. Avec effroi, elle constate que plusieurs paires d'yeux jaunes la regardent férocement et l'encerclent. Afin de sauver sa peau, elle réussit à se réfugier avec agilité sur la branche d'un arbre. La meute affamée sous ses pieds, le siège s'annonce interminable... [SDM]

Un suspens qui injecte une bonne dose d'adrénaline et qui réveillera pour plusieurs cette peur enfantine très commune du loup. Unis dans l'adversité, Margot et son demi-frère Kevin n'auront d'autre choix que de faire front commun et passer par-dessus leurs divergences de caractère afin d'échapper à la meute déterminée. Usant de toutes les stratégies possibles pour effrayer les "coyloups", un hybride entre un loup et un coyote, le frère et la soeur développent une complicité inattendue. Un long dialogue entre les deux héros permet de remettre les pendules à l'heure, notamment à propos de la relation entre Kevin et son père, leur père. Margot le rassure sur l'amour que ce dernier lui porte et sur le fait qu'il a sa place au sein de leur famille recomposée. La proximité forcée les conduit à mieux se connaître, à se confier sur leur ressenti et à repartir sur de meilleures bases. Le texte est habilement écrit et donne envie de poursuivre la lecture afin de connaître le dénouement de l'intrigue. Les marges du haut et du bas sont très larges, de sorte que le texte est concentré au centre de la page et se lit agréablement. Pour refléter le temps qui passe, les pages s'obscurcissent progressivement, passant du blanc au noir et inversement, lorsque la lumière du jour réapparaît. Quelques passages évoquant le carnage perpétré par les bêtes pourraient effrayer les plus jeunes et les personnes sensibles. Un roman qui nous fait repenser notre rapport de force avec les animaux. [SDM]

J+ 4.

Pour les jeunes de 13 ans et plus.