Tina Trottinette / [écrit par] Richard Petit ; [illustrations intérieures] Manuella Côté.

Pour se faire de l'argent de poche, Tina Trottinette fonde une petite entreprise de livraison dans le quartier des Grossièretés. Alors que ses copains, Tom et Stella, se chargent de prendre les appels, la jeune casse-cou de huit ans visite les quatre coins de la ville au volant de sa trottinette, usant de mensonges effrontés pour mettre la main sur le dernier exemplaire de la patère commandée par un client, redonnant vie à une perruche décédée en lui faisant le bouche-à-bouche ou se retrouvant au coeur d'une dispute de couple opposant Ping et Pong, dont elle véhicule les messages injurieux après que la femme ait échappé son cellulaire dans la toilette. De la rue Entravo à celle Fulldotos en passant par Otourdupark ou Kifiniplu, le commerce est cependant lucratif pour la jeune entrepreneure jusqu'à ce que l'arrogant Scott Scooter décide de lui faire concurrence avec son bolide électrique. Contre toute attente, les deux rivaux sont toutefois appelés à unir leurs forces lorsque les autorités leur demandent leur aide de toute urgence afin de mettre à l'abri les résidents de la municipalité vers laquelle se dirigent simultanément trois tornades dévastatrices... [SDM]

Un roman dénué de toute qualité littéraire dont la trame désespérément mince est tissée de rebondissements totalement rocambolesques campés dans un quartier dont les habitants "se lancent de petites insultes amicales lorsqu'ils se parlent" (p. 26). Les "face de mouton frustré", "haleine de toast brûlée au beurre de pinottes", "pelle de litière de chat", "croûtons à salade sales", "face de fesses", "crasse sous les ongles" ou encore "mouche trop maquillée" dont se qualifient soi-disant gentiment les personnages en se saluant pimentent ainsi très généreusement les dialogues vides. Tout comme les expressions que mélange l'héroïne principale, qui a également tendance à déformer les messages que lui transmettent ses acolytes, ce qui vient compliquer davantage ses livraisons. Un récit bien peu édifiant, dont l'humour discutable pourrait malheureusement tendre à conforter les enfants utilisant un langage vexatoire (ou à tout le moins à leur donner des idées) dans un contexte de harcèlement en présentant ici ce dernier comme "une étrange tradition ser[van]t à entretenir de manière rigolote le lien d'amitié qui les [habitants] unit tous" (p. 26-27). Le texte, rédigé dans une police généreuse et un interlignage aéré, est abondamment dialogué et ponctué d'échanges de textos, d'onomatopées, de jeux typographiques et d'illustrations de synthèse caricaturales auxquelles on a ici et là intégré des phylactères. Une lecture de détente pauvre et de facture commerciale. [SDM]

E 2.

Pour enfants de 8 ans et plus.