Ma grand-mère chante le blues / [texte de] Simon Martin ; [illustrations de] Bertrand Dubois.
Détails de publication : [Rodez] : Rouergue, 2011.Description : [36] p. : ill. en coul. ; 28 cmISBN :- 9782812601989 (rel.) :
- 848/.92 M383m 23
- 843/.92 M383m 23
Type de document | Bibliothèque propriétaire | Localisation | Cote | Statut | Date d'échéance | Code-barres | Reservations d'exemplaire | |
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Albums | École du Havre-Jeunesse | Album + | ALB MART (Parcourir l'étagère(Ouvre ci-dessous)) | Disponible | 009005490 |
Alors qu'elle était encore une jeune fille, la grand-mère du narrateur vit un jour des centaines de soldats de l'armée américaine tomber du ciel et atterrir dans son petit village côtier. Parmi eux, il y avait Budy Slim, qui gagna son coeur en grattant la guitare et en lui chantant le blues. Le blues, une musique inventée par les esclaves noirs, triste et joyeuse à la fois, qui répond parfaitement au quotidien de la jeune amoureuse par ce temps de guerre. Quelque temps plus tard, lorsque Budy rentre en Amérique avec son régiment, il "laisse un grand vide dans le coeur de [la jeune fille] et un grand plein dans son ventre" (p. [17]). Mais, tous les mois, il lui envoie des disques qui égaient sa vie. Jusqu'au jour où survient une lettre qui "sent le gaz lacrymogène et les coups de matraque, la sirène des voitures de police et les cris des manifestants dans les rues de Chicago" (p. [25]). Une lettre accompagnée d'un legs précieux, une guitare, grâce à laquelle la grand-mère du narrateur chante elle aussi le blues... [SDM]
Un album atypique qui narre l'idylle entre une jeune femme et un soldat afro-américain avec, pour toile de fond, le débarquement de Normandie, qui n'est jamais expressément nommé. Pas plus que les émeutes raciales dans lesquelles Budy Slim trouve la mort, d'ailleurs. La narration, très elliptique, laisse en effet aux illustrations le soin de combler les blancs. Le journal Paris Normandie titrant "Émeute à Chicago, Black Panthers" que la jeune femme tient entre ses mains lorsqu'elle apprend la mort de son amant suffit en effet à situer le contexte historique, qui est renforcé par les gramophones, vieilles radios et costumes d'antan portés par les protagonistes. La thématique musicale sert magnifiquement le propos, elle qui permet d'unir deux jeunes gens que tout oppose, mais également les Blancs et les Noirs, puis de multiples générations. Les peintures stylisées, réalisées avec une saveur surréaliste sur des collages de papier journal, renforcent la puissance du texte très évocateur en créant un univers lumineux, brossé d'orangés et de bleus vibrants qui traduisent l'amour des protagonistes et la beauté des côtes normandes où la musique se marie avec le vent, le chant des oiseaux et le bruit des vagues qui s'échouent sur les rochers. Un superbe ouvrage teinté de poésie et de nostalgie pour amorcer un dialogue sur plusieurs événements ayant marqué le début du 20e siècle. [SDM]
E 5.
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