À l'ombre de Barbe Bleue / [texte de] Charlotte Moundlic ; [illustrations de] François Roca.
Éditeur : Paris : Albin Michel jeunesse, [2021]Date du droit d'auteur : ©2021Description : 35 pages : illustrations en couleur ; 32 cmType de contenu :- texte
- sans médiation
- volume
- 9782226457905
- 848/.92 M928a 23
- 843/.92 M928a 23
Type de document | Bibliothèque propriétaire | Localisation | Cote | Statut | Date d'échéance | Code-barres | Reservations d'exemplaire | |
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Albums | École des Prairies | Album + | MOU (Parcourir l'étagère(Ouvre ci-dessous)) | Disponible | 115000587 |
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MOR Le collier du géant / | MOR Cheval de guerre / | MOU Le hareng rouge / | MOU À l'ombre de Barbe Bleue / | NAD Chien bleu / | NAD Les oreilles de grand-mère / | NEE Danse de la joie! / |
D'après le conte de Charles Perrault.
Dans un pays au climat austère, où les habitants ont l'habitude de s'unir entre gens bien nés, un marchand de noble famille s'enamoure d'une jeune roturière. Les amants convolent sans le consentement de leurs parents et la jeune mariée est bannie non seulement de sa propre famille, mais également de celle de son époux. Quelques années plus tard, lorsque son conjoint périt en mer, la veuve éplorée répète chaque jour à ses trois filles que l'amour l'a menée à sa perte et que seule une union avec des hommes à la fortune solide leur permettra d'échapper au couvent ou à la pauvreté. C'est ainsi que Delphine, la plus jeune de la fratrie, accepte un jour d'épouser le prétendant troublant dans les bras duquel la pousse sa mère en dépit des rumeurs tenaces qui lui attribuent plusieurs épouses mystérieusement disparues. Un homme très riche, que tous craignent en raison de l'ombre bleue qui lui couvre les joues et qui symbolise pour tous le fruit d'une union diabolique. Voulant croire que cet homme élégant, qui a su la séduire à coup de promenades, de festins et de somptueux présents, ne saurait être aussi mauvais que son disgracieux visage le laisser craindre, la cadette fait fi de ses préjugés et emménage avec lui dans son luxueux château coupé du monde, où sa soumission lui permet d'accéder à une existence plutôt paisible. Cette dernière bascule cependant le jour où son époux s'absente pour un voyage d'affaires en lui confiant son imposant trousseau de clés et en la prévenant qu'elle peut tout visiter à l'exception de son cabinet privé, sis tout au bout de la galerie de l'appartement bas. L'envie de tout savoir pousse rapidement la jeune femme à s'aventurer dans ce lieu ténébreux où elle découvre le cadavre des anciennes épouses de son mari, pendues au-dessus d'un sol couvert de sang caillé... [SDM]
Une adaptation qui revisite avec puissance le célèbre et cruel conte de Perrault en laissant le devant de la scène à la jeune épouse du monstre. Alors que cette dernière n'a même pas de nom dans l'oeuvre originale, l'auteure ancre ici son récit dans les moeurs de la société victorienne et lève le voile sur le drame familial qui conduit l'héroïne à se sacrifier dans le but de sauver sa mère et ses soeurs d'une existence miséreuse. Moundlic propose également des pistes intéressantes quant au passé de Barbe-Bleue, qu'elle présente comme un orphelin abandonné sur les marches du couvent, qui a eu une enfance visiblement difficile parmi les soeurs qui "voyaient en lui, comme en chaque homme, un démon susceptible de détourner de leur pieuse destinée les jeunes novices" (p. 12). Les femmes sont ainsi à l'honneur dans cette interprétation où Daphné est sauvée in extremis par son intelligence, ainsi que par l'intervention de ses soeurs et de sa servante (Anne), chacun étant ensuite libre de mener sa vie comme bon lui semble, que ce soit en choisissant un époux aimant ou encore en voyageant autour du monde comme le fait Daphné. L'élégance du texte est sublimée par les peintures réalistes de Roca, qui plongent le lecteur dans l'ambiance envoûtante d'un château du 19e siècle. La beauté des luxueux décors ornés de dorures y est constamment teintée par la noirceur du propriétaire des lieux, qui se traduit par l'emploi de camaïeux de bleus et de clair-obscur finement travaillés. Une atmosphère inquiétante auréole constamment l'héroïne, élégamment vêtue d'une robe blanche de style Empire soulignant sa pureté, qui évolue dans des décors où la lumière est projetée sur elle, laissant dans une noirceur plus ou moins intense de grands pans de ce qui l'entoure. Ce qui permet notamment à l'illustrateur de laisser dans l'ombre la vision d'horreur qui s'offre à Delphine lorsqu'elle ouvre la porte de l'antre secret de son époux diabolique, qui est quant à lui personnifié comme un aristocrate très élégant arborant un bouc bleuté bien taillé, un haut-de-forme, un collet monté et une redingote. Un régal pour les yeux, qui revisite un grand classique en l'ancrant parfaitement dans l'air du temps, en redonnant la parole à la victime. [SDM]
E++ 5.
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